Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les migrants de l’Aquarius à bon port en Espagne
Les 630 migrants secourus par l’Aquarius, au centre cette semaine de vives tensions sur la politique migratoire de l’Europe, sont tous arrivés, hier, dans le port espagnol de Valence, épilogue d’une semaine d’errance en Méditerranée. Amarré le premier avec 274 migrants dès l’aube, le navire des garde-côtes italiens Dattilo a été suivi par l’Aquarius, navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins Sans Frontières (MSF), accueilli vers 8 h 30 avec 106 migrants à bord par des applaudissements nourris. Un autre navire militaire italien, l’Orione, a fermé la marche avec les 250 derniers migrants peu avant 11 heures.
Des pathologies mineures
Pour ces 450 hommes, 80 femmes dont au moins sept enceintes, 89 adolescents et onze enfants de moins de 13 ans, tous rêvant d’une vie meilleure en Europe, l’arrivée à Valence marque la fin d’une odyssée de 1500 kilomètres. Un voyage éprouvant durant lequel ils auront été le catalyseur des profondes fractures au sein de l’Union européenne sur la question migratoire qui sera au centre du prochain conseil européen des 28 et 29 juin. « C’est la fin d’un voyage trop long », a déclaré David Noguera, président de MSF Espagne, en se félicitant que les migrants soient enfin «enlieusûr». Après un premier examen médical à bord des bateaux qui n’a révélé que des pathologies « mineures » comme des « brûlures », selon les autorités régionales, les migrants descendaient sur la terre ferme où leur situation doit être examinée au cas par cas par les autorités espagnoles. Un processus qui va prendre au total de longues heures. Des femmes enceintes et d’autres personnes nécessitant des soins ont été transférées vers des hôpitaux, selon la Croix-Rouge, tandis que de premiers migrants ont déjà pu partir vers des hébergements provisoires. Certains de ces migrants seront accueillis en France, une offre saluée par le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez comme un signe de la « coopération » et de la « solidarité » européennes nécessaires face à la crise migratoire. Mais ce dimanche, le porteparole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, a estimé qu’il était « impossible » d’en déterminer le nombre.