Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Je préfère un prix juste qu’un prix bradé »
« Je ne suis pas contre le yield management, je suis contre les braderies de tarifs. Baisser le prix d’un emplacement de 30 % à 40 % quelques jours avant la location, c’est manquer de respect au client qui a réservé dès le mois d’octobre. Je n’accepte pas que celui qui nous fait confiance longtemps à l’avance, soit pénalisé sur le tarif des prestations. » Christian Coulomb, le patron du camping de la Presqu’île, ne goûte guerre les offres promotionnelles de dernière minute dans l’hôtellerie de plein air. « Je préfère fixer un prix juste et ne pas dépendre des réservations que je pourrais laisser à Booking. Car enfin, si on peut se permettre de telles baisses de tarif, ça veut dire que la marge calculée n’est pas juste. » Et le spectre de la vente à perte n’est pas loin de pointer son nez. « Dans les campings, cette attitude de ne pas moduler ses prix témoigne d’une position de leader, schématise Michel Dalmas, maire adjoint délégué au tourisme. Cela demande de la maturité d’entrepreneur », mais qui a toutes les chances d’être gagnante quand le camping, sûr sa réputation, est sûr d’afficher complet. On peut, a contrario, comprendre les campings challengers qui veulent s’assurer un taux de remplissage dans un secteur très concurrentiel. Quitte à jouer avec sa marge.
« Ce sont les clients qui font le marché »
« Dans le tourisme en général, on est passé avec Internet d’une stratégie d’offre à une stratégie de demande, reprennent M. Dalmas et Mme De la Forest, directrice de l’office de tourisme. Ce sont les clients qui font le marché avec les outils de comparaison de prix et prestations dont ils disposent, et les professionnels de l’hébergement doivent s’adapter. De par la météo notamment, les réservations sont devenues plus volatiles. Cela appelle une réactivité considérable pour les hébergeurs qui ne peuvent plus se contenter d’une attitude passive. » Dans l’hôtellerie, Booking a changé la donne en proposant des prix préférentiels et en agissant sur la visibilité des prix. Dans le secteur du camping, au moins un professionnel hyérois appelle aussi ce système de ses voeux. Mais la direction du groupe auquel appartient l’établissement, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. « J’ai conscience de ce que nous coûte un emplacement vide, conclut Christain Coulomb. Mais nous fixons nos prix en septembre/octobre pour l’année suivante et nous n’y dérogeons plus. À l’inverse du yield management, je suis plus enclin à réduire les frais de dossier aux clients qui réservent tôt. »