Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les vacances, quel casse-tête !
C’est très français. Les cahiers à peine refermés, on pense déjà aux prochaines vacances. Demain, le calendrier sera présenté devant le Conseil supérieur de l’éducation. Une étape purement formelle et un scénario immuable : comme chaque année, la communauté éducative marquera, outragée, son opposition à un découpage qui, à ses yeux, privilégie les intérêts de l’industrie touristique au détriment du bien-être de l’enfant. Un éternel débat, jamais vraiment tranché. D’habitude plutôt prompt à dégainer des réformes, le ministre de l’Education donne l’impression de marcher sur des oeufs chaque fois qu’on l’interroge sur le raccourcissement des vacances. « Le temps de l’enfant doit être mieux étalé.». « On va regarder au cours du quinquennat ». « Ça ne va pas changer demain matin ». Ses déclarations sont d’une prudence de sioux. Rusé, le professeur Blanquer a tout de même annoncé le lancement d’une concertation « pour revoir le calendrier scolaire et la durée des vacances ». Une concertation, ça fait plaisir, ça ne coûte rien et ça fait gagner du temps. Jean-Michel Blanquer, qui a d’ailleurs fait l’impasse sur la question des vacances dans son dernier livre pourtant très précis L’Ecole de la confiance, se garde bien d’avancer trop vite sur un terrain qu’il sait glissant. « Si on commence par ce sujet, admet-il, c’est la certitude d’échouer sur les autres réformes ». Le ministre garde en tête les belles promessses de certains de ses prédécesseurs un peu trop velléitaires. Vincent Peillon avait ainsi considéré en que « concentrer l’enseignement sur jours et semaines » était « un attentat contre notre jeunesse » avant de renoncer rapidement à changer quoi que ce soit. Six ans plus tard, la France demeure le pays européen dans lequel les élèves comptent le plus de jours de vacances. Des champions, nos enfants !
« Six ans plus tard, la France demeure le pays européen dans lequel les élèves comptent le plus de jours de vacances. »