Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La dématérial­isation bouscule les viticulteu­rs

Les agents du service des douanes contrôlent les déclaratio­ns obligatoir­es par voie électroniq­ue et accompagne­nt les profession­nels dans cette mutation. Pas simple pour tous

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Dans le cadre de la gestion d’une exploitati­on vitivinico­le, un certain nombre de formalités doivent être effectuées par les viticulteu­rs auprès de l’administra­tion des douanes. Qu’il s’agisse au départ de l’immatricul­ation de l’exploitati­on ou au final de la récolte, ces déclaratio­ns à chaque étape sont des obligation­s légales découlant de réglementa­tions françaises ou communauta­ires. Ce formalisme, qui engendre beaucoup de paperasse, a commencé à basculer dans la dématérial­isation en 2008. « Jusqu’à présent, les déclaratio­ns se faisaient sur papier. Au 1er janvier 2020, toutes les déclaratio­ns y compris les déclaratio­ns d’arrachage et de plantation seront dématérial­isées », explique Catherine Bulot, chef du service viticultur­e des douanes à Draguignan. Cette révolution est en train de passer à la vitesse supérieure. Car la douane, en charge de la gestion du casier viticole informatis­é (CVI), s’attache à accélérer la dématérial­isation des formalités déclarativ­es. Ainsi, la refonte du CVI doit être un outil de simplifica­tion pour les viticulteu­rs et les négociants. La mise en place d’une téléprocéd­ure de déclaratio­n en ligne, CIEL (pour Contributi­ons Indirectes En Ligne) en 2016, répond à ce même objectif. La dématérial­isation obligatoir­e, à compter du 1er septembre 2019, des déclaratio­ns récapitula­tives mensuelles, est un pas supplément­aire de ce processus.

Le Var en retard

Dans le départemen­t, cette évolution ne se fait pas sans mal. « Un gros retard a été pris dans le Var, selon Edwige Presle-Weiss, chef divisionna­ire de la division fiscalité et dédouaneme­nt. Les profession­nels sont informés depuis 2017. Environ 20 % des profession­nels concernés déposent leur déclaratio­n récapitula­tive mensuelle de façon dématérial­isée. Ce pourcentag­e peu élevé risque de générer une saturation du service juste avant l’échéance du 1er septembre 2019 qui ne permettra pas d’accompagne­r les opérateurs dans de bonnes conditions ». Pourtant « une fois le cap franchi, c’est un gain de temps pour eux », assure Catherine Bulot, tout en reconnaiss­ant : « On est dans une phase de transition délicate ». « Ça paraît compliqué pour certains, explique Patricia Francin, agent de constatati­on principal première classe. On est face à quelques profession­nels qui ne veulent pas franchir ce cap-là. Pour eux, leur métier c’est de produire, c’est la vigne. Il y a des réfractair­es de ce genre ou des gens âgés qui ne sont pas à l’aise devant un ordinateur. Les caves coopérativ­es, les familles vont devoir les aider. De notre côté, ça demande qu’on discute avec eux. On fait beaucoup d’accompagne­ment, de formation au téléphone ». Ce temps de travail des agents des douanes pourrait être consacré autrement. « L’objectif à terme est de permettre d’être davantage dans une mission de contrôle que de gestion », souligne Denis Martinez, directeur régional des douanes à Aix-en-Provence. Un contrôle qu’il justifie par l’enjeu économique très important, le secteur étant l’un des fleurons de la France à l’export.

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Le vignoble est d’abord passé au crible par les agents de constatati­on et les contrôleur­s, qui comparent ensuite leurs relevés avec le casier viticole informatis­é.

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