Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Nice: “Promenade des anges” réclame des coupables

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

L’honneur appartient à ceux qui ne renoncent jamais à la vérité.» (Nelson Mandela). Se référant à cette citation, « Promenade des anges – 14 juillet 2016 » se constitue partie civile dans les deux informatio­ns judiciaire­s ouvertes après l’attentat auprès des tribunaux de grande instance de Paris et de Nice. Et ce, «à la demande des familles ». Sous l’impulsion de son nouveau président, Yassine Bourouais, l’associatio­n clame ainsi l’exigence de vérité voulue par ses adhérents. «Promenade des anges » – qui a obtenu l’agrément du ministère de la Justice l’autorisant à se constituer partie civile – trace désormais, deux ans après la tragédie, une route droite et inflexible. Elle a confié le dossier à Jérémie Assous, médiatique avocat du barreau parisien. « Cette action va leur permettre d’avoir accès au dossier, décrypte le conseil. Nous pourrons ainsi faire un très grand nombre de demandes d’actes pour que les responsabl­es comparaiss­ent devant les juridictio­ns. »

Confiance en la justice

Le message envoyé est limpide : quels qu’ils soient, État, mairie ou autres, les familles de victimes entendent obtenir des réponses sur les mesures de sécurité ce soir-là. Et, in fine, des coupables. L’associatio­n affirme réitérer sa confiance en la justice française. Elle demande à ce que toute la lumière soit faite. « 86 personnes sont décédées, 450 personnes ont été blessées, tandis que des milliers d’autres restent encore traumatisé­es », souligne le communiqué. « Promenade des anges » dit vouloir engager « toute son énergie, toute sa force, toute son obstinatio­n pour accompagne­r chaque jour sa constituti­on de partie civile, et ne cessera de vouloir la vérité que le jour où elle saura si cet attentat eut pu être évité, le jour où elle saura quels moyens disponible­s eurent pu être mis en oeuvre pour l’éviter, le jour où elle saura et comprendra les raisons pour lesquelles ces moyens n’ont pas été employés. » Déterminée, « Promenade des anges » affirme que «son action civile, droit fondamenta­l exercé par quête de vérité, s’éteindra lorsque les personnes physiques ou morales, publiques ou privées à l’origine des défaillanc­es et dysfonctio­nnements n’ayant pu empêcher l’attentat du 14 juillet 2016 en auront répondu devant les juridictio­ns compétente­s. » Cette action peut-elle créer de faux espoirs au sein des familles endeuillée­s ? Me Jérémie Assous, qui indique qu’il rendra compte mensuellem­ent à l’associatio­n de ses actions, est clair : « S’il n’y a personne en face d’eux au bout du compte, c’est que tout a été bien fait. Cela signifie donc que toutes les mesures ont été prises et que cet attentat ne pouvait être évité ? Personne ne peut décemment soutenir cela. » Il y a quelques jours, le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, avait indiqué que près deux cents personnes s’étaient constituée­s partie civile dans le volet niçois qui concerne l’organisati­on et la sécurisati­on de la Prom’ party ce soir-là. Il faudra du temps, beaucoup de temps. « Mais avec cette constituti­on de partie civile, les familles seront désormais acteur du dossier », affirme M Assous.

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(Photo C. D.) Place Masséna, hier, montage de la tribune du deuxième anniversai­re de l’attentat du  juillet .

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