Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un coeur énorme !
Menée au score dès la 5e minute, la Croatie a renversé l’Angleterre hier (2-1, ap) grâce à ses valeurs morales. Dimanche, elle disputera sa première finale mondiale
Un énième match crispant. C’est ce qu’il a fallu, hier soir à Moscou, pour que les Bleus connaissent le nom de leur ultime adversaire, dimanche en finale. Pour s’ouvrir définitivement le chemin vers une deuxième étoile, c’est la Croatie qu’il faudra dompter. Une escouade aux valeurs morales immenses. Impressionnants en poule, notamment contre l’Argentine (3-0), les partenaires de Subasic sont à la peine depuis le début de la phase à élimination directe. La facilité a fait place au courage pour se sortir des ronces. Passée par les tirs au but en huitièmes et en quarts contre le Danemark (1-1, 3-2 tab) et la Russie (2-2, 4-3 tab), l’escouade des Balkans a encore eu besoin de s’employer face aux Three Lions. La faute à un début de match raté. Perisic, Modric ou Rakitic ont peiné à dicter le tempo, à faire des différences et exprimer leur magie.
Perisic au réveil
Comme à court de jus, usés par les efforts d’une saison à rallonge et un Mondial éreintant. Mandzukic, lui, n’avait que peu de ballons à se mettre sous la dent. L’animation des couloirs était exsangue et les centres imprécis. La troupe de Zlatko Dalic a eu besoin d’une grosse heure pour se remettre du coup de canon de Trippier. Le latéral de Tottenham a ouvert le score dès la 5e minute. Comment ? Sur un coup de pied arrêté, bien sûr. La grande spécialité anglaise. Son coup franc dans la lucarne de Subasic lui a permis de signer le douzième but du tournoi des Three Lions, le neuvième sur phase arrêtée. Le début d’une période de maîtrise. Kane et les siens ont bien cru tenir leur première finale mondiale depuis 1966. C’était sans compter sur un centre de Vrsaljko et une reprise de Perisic (1-1, 68’). Le réveil du milieu offensif de l’Inter. Une égalisation synonyme de tournant. Puisque les Croates ont retrouvé leur esprit quand l’adversaire a vacillé. Perisic a été omniprésent. Il a touché le poteau (71’), puis dévié le cuir dans la course de Mandzukic (2-1, 110’), qui a hissé les siens vers leur première finale planétaire. Cette génération longtemps maudite n’a pas encore touché le Graal, mais elle a envoyé aux oubliettes les glorieux aînés de 1998 (demifinalistes). L’équipe des Suker, Prosinecki et autres Boban. Au fond, déjà une victoire.