Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ils contrôlent l’eau de là !
Draguignan Chaque été, des dizaines de préleveurs s’affairent autour des piscines, des lacs ou en bord de mer pour analyser les eaux de baignade. Le but : prévenir des problèmes sanitaires
Tous les matins, c’est la même ritournelle. À 8 heures, Julien se rend au laboratoire départemental d’analyses du Var. Il vérifie son matériel, s’empare de flacons stériles et part faire sa tournée. Comme d’autres vacataires recrutés pour l’été par les laboratoires départementaux de Draguignan et de Toulon*, cet étudiant en fac de sciences est chargé d’effectuer les prélèvements pendant la saison sur les eaux de baignades.
Prévenir les risques pour la santé
Sous l’égide de l’Agence Régionale de la Santé (ARS), les deux laboratoires effectuent les contrôles sanitaires sur l’ensemble des zones recensées annuellement par les communes, avant le début de chaque saison balnéaire. Ceci, afin de prévenir tout risque pour la santé des baigneurs, nombreux, sur notre territoire, en été. Formés pendant cinq jours au début de la saison, Julien et ses collègues partent ainsi chaque matin sillonner le département pour contrôler plusieurs milieux aquatiques : piscines, lacs, rivières ou mer. Le jeune homme se consacre, lui, aux prélèvements des eaux de piscine. C’est la deuxième saison qu’il occupe ce poste et il commence à être rodé. Pour chaque site, il faut compter entre 15 et 20 minutes. « Le plus long au final, en été, ce sont les trajets. On peut passer beaucoup de temps sur les routes… », avoue-t-il. Une fois sur place, son rôle est simple. Il se présente à l’accueil, et débute ensuite un protocole bien précis. Il installe son matériel, avant d’entamer plusieurs tâches fastidieuses, mais nécessaires. Enfilage de surchaussures, désinfection des mains, prélèvements de l’eau, analyse du PH et du chlore, sans oublier d’effectuer quelques observations. « Je note la fréquentation du bassin, si la piscine est munie de douche, s’il y a du gazon à proximité aussi ». Autant d’éléments qui peuvent expliquer de possibles problèmes dans les analyses. « Naturellement, le client n’est pas au courant de notre visite », précise Philippe Gagnaire, responsable du service prélèvement. Ensuite, Julien place les prélèvements dans une glacière réfrigérée - entre deux et huit degrés -, avant de continuer sa tournée. « Si je me trouve à Fréjus ou Saint-Raphaël j’effectue une douzaine de prélèvements. Si je suis dans le Haut Var, en revanche, c’est plutôt la moitié en raison des distances ». Vers 14 heures, il dépose l’ensemble de sa collecte au laboratoire. Cette fois, les analystes du laboratoire prennent le relais. Les flacons partent dans les salles du premier étage. Les échantillons sont ensuite analysés (recherches d’E. coli, alias Eschecharia coli, d’entérocoques) en plusieurs étapes dans des «boxes» avant d’être conservées à l’intérieur d’étuves. Après deux jours, les analystes donnent leur verdict et envoient les résultats à l’ARS. Celle-ci transmet par la suite les données aux collectivités, avant de réaliser un bilan en fin de saison sur la qualité des eaux. Bonne ou insuffisante ? Le résultat peut être lourd de conséquence pour la prochaine saison... * Le laboratoire de Draguignan est chargé de la microbiologie (bactérie…), celui de Toulon de la chimie (chlore…).