Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Alex Lutz, spectateur surprise des Toiles du Sud de Cotignac
Annoncé au dernier moment, le talentueux interprète de la série courte Catherine et Liliane sur Canal +, est venu mardi présenter son second film, Guy, tourné en partie à Bras
Des salles obscures à l’air libre et frais. Fidèle à son concept, le 12e festival des Toiles du Sud a, une nouvelle fois, redonné vie à l’immense toile blanche, installée au pied du féerique et légendaire rocher. Le temps semble suspendu, jusque dans les ruelles en contrebas du pittoresque village. Les flâneurs, devenus spectateurs, ont pris paisiblement leur place, après s’être restaurés sur l’une des charmantes places de la commune. Tous profitent de températures enfin supportables, après une journée de canicule. Mardi, lors de cette dixième soirée de l’été, le second film d’Alex Lutz, sobrement intitulé Guy, a été projeté en avant-première (il sortira sur les écrans le 19 août).
Une tournée pas comme les autres
À la grande surprise du public, le réalisateur, venu en famille, a présenté, en compagnie de Stéphane Corréa, créateur et programmateur du festival, son « bébé ». Un long-métrage d’1h41, dans lequel Alex Lutz campe le fameux Guy. Plus qu’un simple prénom, Guy Jamet est un chanteur populaire français des années 60 à 90, qui, à 74 ans sort un album de reprises de ses succès d’antan et parcourt le pays lors d’une tournée pas comme les autres. « L’industrie du disque a été, pendant des années, plus que de la musique. Elle était sociétale. Ce sont des pages de l’histoire de France, des pages politiques. Des incarnations fortes avec la télévision qui s’invitait dans le salon des gens», a commenté le natif de Strasbourg, Alex Lutz. Toute une époque ! Dans son périple, un jeune homme, Gauthier (Tom Dingler), journaliste, propose à Guy de le suivre en vue de la réalisation d’un documentaire. Mais Gauthier n’est pas n’importe qui : il serait, selon sa mère qui vient de décéder, le fils caché d’un célèbre artiste sur le déclin. Tout au long de la projection, le public s’est délecté des savoureuses et lucides réflexions du septuagénaire, somme toute très attachant et s’est ému de sa nostalgie des glorieuses années célébrant l’amour mais définitivement perdues. Bref, un film éminemment positif, tout en poésie, qui glorifie la vie, dans son intégralité. Un nouveau grand rôle d’interprétation pour cet acteur caméléon qui repousse sans cesse son champ d’exploration et son... chant des possibles.