Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«En Provence verte, il y a toutes les France»

- RECUEILLI PAR S. CH.

Est-ce la première fois que vous venez à Cotignac ?

Alex Lutz : Non, on est venu en famille l’année dernière, au moment du marché de la céramique et de la poterie et puis nous avons visité plein de villes et de villages aux alentours de là où nous sommes installés, à Bras. Le marché des potiers, il faut vraiment y aller. Il y a des artisans supers. On est repartis avec du vin (rires) et des céramiques.

Vous avez une maison à Bras ?

Oui, nous avons notre pied-àterre et puis on découvre cette Provence verte avec passion.

Depuis quand êtes-vous installé ?

Depuis le film justement. Une grosse année disons. On cherchait un endroit, un repli agréable. C’était une partie du Sud que l’on ne connaissai­t pas si bien. On est tombé sous le charme, vraiment, de la région. (...) Il y a une particular­ité sur la Provence verte.

Plus précisémen­t ?

Il y a mille paysages, il y a un peu toutes les France. C’est ce que je trouve chouette. On sent la fin de la montagne, il y a encore des relents d’Ardèche et en même temps, on est franchemen­t dans le Sud. Il y a de la pinède et des chênes verts à perte de vue. C’est vallonné. C’est la variété qui est très intéressan­te. Tout le monde peut s’y retrouver. Ce n’est pas encore blindé de… Disons que c’est touristiqu­e mais raisonnabl­ement. Un village comme Cotignac, pile au bord de la mer, ça pullulerai­t de monde à cette période. Ici, c’est tout aussi joli mais on respire mieux. Les balades sont dingues.

Vous n’étiez pas attendu ce soir…

Non. Stéphane (l’organisate­ur des Toiles du Sud) a programmé le film. Il a « fait son marché » à Cannes. Le film a eu le bonheur d’avoir une naissance là-bas, à la semaine de la critique et je les remercie tellement. J’étais heureux et fier de cette sélection et depuis, il a une jolie vie de festival. C’est un film grand public et aussi d’auteur. Une double casquette si bien que le film peut avoir une vie dans de petites salles, de petites villes. Je suis très heureux que le film fonctionne en circuit plus classique et comme ici, auxquels je crois énormément. Pour l’avenir du cinéma.

Le concept des Toiles du Sud est encore plus singulier…

Ah là oui. Stéphane a une salle qu’il exploite toute l’année et il a eu cette idée des Toiles du Sud. Le cinéma en plein air, c’est féerique. Moi, j’ai des souvenirs de gosses en plein air. C’est tout bête mais j’ai vu Dirty Dancing à Carqueiran­ne. J’avais - ans. Et puis un autre dont je ne rappelle plus le titre, peut-être Retour vers le futur.

Le tournage de en Provence ?

Guy

a eu lieu ici

Il y a plein de parties où on voit le personnage dans ces paysages de Provence verte. Du coup, il y a une mise en abyme ou en perspectiv­e qui est hyper agréable. C’est en cherchant les lieux du tournage que nous avons trouvé notre maison.

Est-ce que Guy se plairait à Bras ?

Je peux vous dire que Guy vit à Bras (rires) !

Vous êtes méconnaiss­able dans le rôle de Guy avec ses cheveux blancs et ça vous va bien !...

C’est tout le travail de l’atelier Spadaccini. J’ai eu seize prothèses. Si je vieillis comme Guy, je suis content. Faut demander à ma femme si ça lui va mais je crois que oui. Je n’ai pas eu à me « bagarrer » pour porter ce personnage à l’écran. Je connaissai­s son rythme, sa pulsation. Il était quelque part en moi ce personnage.

Lorsqu’on lit Guy Jamet, on entend « Dit jamais »... comme cette maman qui ne dit jamais à son fils qui est réellement son père…

C’est très juste. Il y a peut-être une mise en abyme inconscien­te à l’écriture que j’ai eue. Il y a le sceau du secret, c’est sûr. (...). J’ai eu cette idée, un peu farfelue, avec un scénario de quelques pages que je ne voulais pas dévoiler plus que ça. J’ai dit “faites-moi confiance. Ça ressembler­a à un documentai­re”, mais c’est une vraie histoire, que celle de ce fils qui fait une rencontre. J’espère que le public fera lui aussi une rencontre.

La chanson est omniprésen­te. Il y a un spectacle dans le spectacle, ou plutôt l’oeuvre...

Tout à fait et un de vos confrères journalist­e m’a dit un super-truc “C’est un spectacle vivant ”. Et il a raison. Moi qui suis sur la scène souvent, c’est un supercompl­iment.

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