Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Grenoble : une marche blanche pour Adrien
Voulant venir en aide à un ami agressé à la sortie d’une discothèque, il a été tué d’un coup de couteau en plein coeur dimanche. Il avait 26 ans
Les amis d’Adrien Perez – tué d’un coup de couteau en plein coeur dimanche dernier à la sortie d’une boîte de nuit de Meylan (1) où il était venu fêter son anniversaire – ont organisé, hier après-midi, une marche blanche à laquelle était conviée sa mère Patricia. En tête de cortège, une banderole avec ces mots : « Justice pour Adrien. Nous ne t’oublierons jamais. » Les amis d’Adrien entendent ainsi dénoncer l’insécurité grandissante à Grenoble. Une insécurité que dénoncent aussi les parents d’Adrien, Bruno et Patricia Perez, même s’ils ne croient pas vraiment en l’utilité de ces marches blanches [lire ci-dessous]. Dans le cortège avait également pris part Sandrine Perez, la tante d’Adrien. Peu avant le départ de la marche, elle a exprimé sa colère au micro de BFMTV : « A chaque fois ont dit : “Plus jamais ça ! ” Et puis en définitive, on voit que ça continue toujours. Aujourd’hui, c’est Adrien ; hier, c’était Grégory ; demain, ce sera Robin,Théo. Alors, qu’est-ce qu’il faut faire ? Je ne sais pas. » Rappelant qu’Adrien, « c’était la personne qu’[elle aimait] le plus au monde avec [ses] enfants », elle s’est interrogée sur la réelle volonté de l’Etat d’enrayer cette violence gratuite qui gangrène les villes et en particulier Grenoble (2), tout en appelant notre société à se mobiliser : « Et qu’est-ce qu’il faut qu’on fasse ? Vers qui faut-il qu’on se tourne ? Je ne sais pas. Il va falloir que l’Etat se mobilise, bouge les choses et que les gens arrêtent d’avoir peur. Parce qu’en fait c’est une minorité de jeunes qui nous terrorisent et on n’a pas le droit d’avoir peur. » 1. Trois personnes ont été interpellées, dont deux frères de 20 et 19 ans. L’un mis en examen pour «meurtre», l’autre pour «tentative de meurtre». Les obsèques d’Adrien ont eu lieu vendredi à Grenoble. 2. En huit ans, dans l’agglomération grenobloise, sept jeunes de moins de 24 ans ont été tués gratuitement par des voyous du même âge qui avaient tous des couteaux sur eux et, pour la plupart, de multiples mentions au casier judiciaire, certains depuis l’âge de 13 ans.