Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ils repartent en chasse ! Six hommes à suivre
Fer de lance du football français, champion sortant, le PSG de Neymar et Mbappé peut-il être bousculé par la concurrence ? Dix-neuf clubs en rêvent
Sur le papier, imaginer Paris perdre son titre de champion est une idée audacieuse. Lyon, Marseille, Monaco, Nice ou Saint-Etienne, sur la ligne de départ, paraissent, une fois encore, condamnés à se disputer les places d’honneur. Mais une surprise n’est jamais interdite. Lyon a peu changé son effectif, Marseille rêve de surfer sur sa récente finale d’Europa League et l’engouement retrouvé de ses supporters. Enfin, des outsiders ne se gêneront pas pour changer de costume en cas de défaillance parisienne. Surtout si le projet Thomas Tuchel, nouvel homme fort sur le banc, met du temps à se dessiner. CHRISTOPHER ROUX
Paris a dégraissé
Un an après avoir secoué le marché des transferts comme un cocotier, pour faire tomber dans sa besace le duo Neymar-Mbappé, le PSG s’est montré plus discret en 2018. Avant d’acheter, le board parisien a dû dégraisser (fairplay financier oblige). Edouard, Pastore et Berchiche ont été vendus, Krychowiak prêté avec une option d’achat obligatoire de 10M€. Il faudra encore se délester de plusieurs éléments (Trapp, Guedes), mais le PSG vit bien. Le début de l’ère Thomas Tuchel se passe à merveille, avec le gain du Trophée des Champions et des jeunes qui se révèlent (Weah, N’Soki). Il faudra tout de même surveiller la concurrence BuffonAreola et l’éventuelle guerre d’ego Mbappé-Neymar. Comme les postes de latéraux et de sentinelle.
Brouillard à Monaco
La Turbie n’a plus les traits d’un village calme et perché de la Côte d’Azur. Le centre d’entraînement de l’ASM, depuis plusieurs saisons, est devenu une autoroute à l’heure des vacances. Là où se croisent recrues et joueurs sur le départ. Ce mercato n’a pas fait exception. Et, comme l’an passé, les interrogations entourent l’effectif de Leonardo Jardim. Toujours de plus en plus jeune et dégarni de trois
acteurs du titre de champion 2017 : Moutinho, Fabinho, Lemar. Avec une défense fébrile, un Falcao à la forme incertaine et des jeunes au rendement inconnu (Serrano, Diop, Isidor, Pellegri, Panzo, Pelé, Geubbels, Pierre-Gabriel, Barreca, Grandsir, Mboula), le club princier inquiète. Golovin, Tielemans, Baldé ou Lopes doivent s’émanciper.
Lyon, statu quo
Sur les bords du Rhône, l’objectif n°1 reste l’obtention d’un ticket pour la prochaine Ligue des champions. Avec un onze et un effectif qui a peu bougé, l’OL devrait gagner du temps dans la recherche des automatismes. Même le départ avorté de Nabil Fékir à Liverpool n’a pas semblé, pour l’heure, perturber les Gones. Sur le banc, Bruno Genesio continue d’avoir la confiance de ses dirigeants, malgré les griefs de certains supporters à son encontre. Reste à consolider le tout avec un défenseur central d’envergure chargé d’épauler Marcelo dans l’axe.
Marseille attend « Balo »
A Marseille, l’effectif a peu évolué également. L’international croate Duje Caleta-Car a signé pour épauler Adil Rami dans l’axe. La prochaine recrue espérée pourrait être Balotelli mais le dossier du « grand attaquant » s’éternise. Pour l’instant, Rudi Garcia, surfant sur la bonne fin de saison 2017-2018, calme le jeu en rappelant que les siens ont inscrit 122 buts toutes compétitions confondues la saison passée. Avec 38000 abonnés, l’OM espère un podium pour la première fois depuis 2013.
Quelle surprise ?
Auteur d’un recrutement bien plus équilibré qu’en 2017, où les hommes d’expérience avaient été priés d’aller voir ailleurs, symboles de l’échec Bielsa, Lille pourrait réintégrer la première partie de tableau après sa décevante 17e place. Le maintien de Christophe Galtier sur le banc et les signatures de Loïc Rémy (Las Palmas) et Fonte (Chine) sont des signes positifs. Les Dogues devraient candidater pour l’Europe avec le Nice de Vieira, Rennes, Saint-Etienne ou encore Bordeaux.
Nîmes et Reims, promus historiques
Les petits nouveaux de la classe sont Nîmes et Reims. Ces deux historiques ont survolé la Ligue 2 (record de points et meilleure défense pour les Champenois, attaque la plus prolifique pour les Gardois avec 75 pions). Sans grands moyens, ces deux-là lutteront pour leur survie avec Caen, Amiens, Dijon ou Angers. Reims a transféré son buteur Siebatcheu (17 ) à Rennes pour le remplacer par le Troyen Suk. Nîmes a réalisé le plus gros transfert de son histoire (Bouanga, 3M€ )eta conservé les deux meilleures gâchettes de L2, Alioui-Bozok (41 buts), comme Savanier et Briançon. Reste à savoir si cela sera suffisant.
Gianluigi Buffon (gardien, PSG, ans)
Libre après son départ de la Juventus Turin, où il évoluait depuis 2001, Gianluigi Buffon a posé ses valises au PSG. L’international italien, 40 ans, a signé un bail de deux ans (une année plus une en option). Pourquoi le suivre ? Pour sa classe et son statut d’icône du football mondial. Et parce que la concurrence avec Alphonse Areola va occuper l’actualité du club de la capitale prochainement.
Mickaël Alphonse (défenseur, Dijon, ans)
Dans un collectif sochalien qui n’a pas été capable de renouer avec la Ligue 1 la saison passée, le natif de Champigny a été l’une des rares satisfactions de l’effectif de Peter Zeidler. Il vient d’arriver libre à Dijon. Pourquoi le suivre ? Parce que le garçon est une fusée tournée vers l’offensive. Il a été élu meilleur latéral droit de Ligue 2 la saison passée. A 29 ans, pro depuis 2015, il n’a plus de temps à perdre pour s’imposer en Ligue 1.
Youcef Atal (défenseur, Nice, ans)
A Charles-Ehrmann, le latéral arrivé de Courtrai (D1 belge) pour 3,5M€ fait déjà l’unanimité. Bien que perfectible encore tactiquement et dans le placement. Pourquoi le suivre ? Pour sa qualité de centre précieuse et parce que l’international algérien s’appuie sur un coffre physique impressionnant.
Aleksandr Golovine (milieu, Monaco, ans)
Le Russe a éclaboussé la Coupe du monde de son talent. Il est l’un des grands artisans de l’aventure de la Sbornaya jusqu’en quarts. Il a rejoint la Principauté pour cinq ans et 30M€ en provenance du CSKA Moscou. Pourquoi le suivre ? Malgré une entorse de la cheville dès son deuxième entraînement, le garçon est technique, capable de jouer derrière l’attaquant, comme sur un côté. De plus, il est le plus gros transfert monégasque de l’été.
Jeff Reine-Adélaïde (milieu, Angers, ans)
S’il n’a jamais réussi à s’imposer à Arsenal, club pour lequel il n’a pas évolué en Premier League, le Français a trouvé au SCO, début 2018 grâce à un prêt de quatre mois, le terrain d’expression parfait. En dix matchs de L1, il a convaincu les dirigeants angevins de le transférer pour quatre ans cet été. Pourquoi le suivre ? Une belle capacité d’élimination et d’accélération.
Ludovic Ajorque (attaquant, Strasbourg, ans)
Strasbourg ne s’est pas offert le meilleur buteur de Ligue 2 cet été. Il n’en demeure pas moins que Ludovic Ajorque a porté Clermont la saison dernière dans l’antichambre de l’élite avec ses 14 buts (1 quart de ceux de son équipe en championnat). Il a largement contribué au beau parcours auvergnat (6e). Pourquoi le suivre ? Malgré un physique de déménageur (1,96 m, 82 kg) et un jeu de tête solide, le Réunionnais est aussi un garçon fin techniquement.