Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Millimétrée sur les îles Daniel Cabaret à Port-Cros : Un progrès significatif pour l’île du Levant une vie d’îlien dédiée à la propreté
La première fois que Daniel Cabaret a mis les pieds sur l’île de Port-Cros, c’était il y a près de 25 ans. « Veolia m’avait envoyé assurer la gestion des déchets, ça ne devait être qu’un remplacement de 15 jours… » Finalement, et contre toute attente, le Normand d’origine est resté sur l’île, jusqu’à sa retraite. Et il s’est bien acclimaté, même s’il dit bien que les débuts ont été difficiles. « J’étais là à contre coeur, l’île pour moi, c’était comme être enfermé. Maintenant je me sens ici chez moi, l’île et les îliens m’ont adopté, j’ai eu une fille qui est allée à l’école ici avant sa fermeture, il y a quelques années… » Il y a deux ans, après une carrière dédiée à la collecte des déchets sur l’île, Daniel Cabaret a pris sa retraite et il a mis les voiles.
à containers d’ordures ménagères par jour
« J’ai été remplacé par un petit jeune, mais ça ne l’a pas fait… J’ai été recontacté par Veolia et quand je suis passé sur l’île au printemps, et que j’ai vu la catastrophe que c’était, j’ai accepté de rempiler pour la saison, comme intérimaire. J’adore cette île, je m’y suis fait accepter et de la voir pas propre, ça me fait mal au ventre. » Voila donc Daniel de retour aux commandes de la collecte des déchets sur l’île. Une broutille en hiver, quand les habitants ne dépasse pas la dizaine. « Ça ne fait guère plus de deux containers par semaine ! » L’été, c’est une autre histoire. « Je gère 18 à 20 containers par jour pour les ordures ménagères, plus deux containers de 600 litres pour le verre et pas mal de containers pour le papier et le carton. » Chaque matin et chaque soir, Daniel nettoie le local à containers du village. « J’y fais aussi un tour à midi, pour tourner les containers, remettre les vides sur le devant… » Tous les déchets sont stockés dans un dépôt situé près du fort de l’Eminence, que Daniel se charge également d’entretenir.
Deux rotations bateau par semaine
« Le lundi et le vendredi, tous les déchets, ordures ménagères, verres, ferrailles et papiers chargés dans le camion poubelle et dans une benne sont embarqués sur le bateau. On fait une rotation, je livre les camions pleins, et j’en récupère des vides… » C’est ainsi que Port-Cros se débarrasse de ses déchets. Daniel Cabaret ne sait pas s’il poursuivra encore un peu sa mission intérimaire. Mais, c’est sûr, il ne quittera jamais vraiment Port-Cros, une île bien ancrée dans son coeur. Depuis le 1er janvier 2017, c’est la Métropole TPM qui a la compétence d’assurer la collecte et l’évacuation des déchets, sur le Levant. La collecte se fait en porte à porte vers une zone de stockage située au sommet du village d’Héliopolis, autour du château d’eau, sur un terrain de l’État. Y sont rassemblés des camions bennes pour les ordures ménagères (OM), des conteneurs pour les encombrants et métaux, des bennes pour les gravats, verre, le tri plastique et papier/carton. Tous ces déchets (150 tonnes dont 120 d’OM en 2017) sont évacués vers le continent sur le navire Gapeau, par le port militaire de Grand Avis. Ce bateau étant en carénage, c’est la TLV qui s’en occupe actuellement, avec l’Archipel V. Ben Nticha Imen, étudiante en Master 1 à Lyon, termine son mémoire de stage, sous la tutelle de Claire Mignet du Parc national de Port-Cros, sur « l’amélioration de la gestion des déchets sur l’île du Levant ». Elle a participé à la réalisation d’un dépliant « guide du tri » spécifique au Levant, à la distribution aux commerçants et particuliers de bacs pour le tri du plastique et du papier, et à la mise en place de la collecte pour le recyclage des huiles alimentaires usagées. Par ailleurs, le point essentiel est la mise en conformité de la zone de stockage des déchets (élimination des écoulements...). Des actions comme le compostage, la diminution des emballages à la source en favorisant le vrac, devraient permettre la réduction des tonnages évacués.