Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

La terreur des syndicats

- L. M.

On l’appelle Dr No. Comme le méchant dans James Bond. Un surnom qui lui a été donné par les syndicats. Car s’il y a bien une chose que déteste Jim Ratcliffe, c’est la contrainte. Et un syndicat qui fait grève pour forcer la main, c’est un peu too much pour lui. Alors quand les ouvriers de l’usine de Grangemout­h, en 2013, ont sorti les piquets, il a tapé du poing un grand coup. Le lendemain des prémices du mouvement, Jim Ratcliffe met les ouvriers dehors et ferme l’usine, selon le quotidien britanniqu­e The Guardian. Il menace de tout simplement fermer l’usine définitive­ment. Quel que soit le repreneur, il pourrait sacrifier des emplois, du moment qu’il reprend l’usine. Chez les salariés, c’est la panique. Alors quand Ratcliffe revient avec un plan qui leur demande un gel des salaires, un renoncemen­t à leur droit de grève pour trois ans et une réduction drastique des pensions de retraite, une grande partie accepte. Ils sont trop heureux d’avoir gardé leur emploi. Dans une tribune publiée dans le quotidien The Telegraph, Jim Ratcliffe lui-même prend la plume pour donner son point de vue : «Les syndicats doivent comprendre qu’une entreprise doit être rentable pour survivre, que le monde est en constante évolution, que les entreprise­s doivent s’adapter pour demeurer compétitiv­es et, enfin, que leur rôle est de protéger l’emploi de leurs adhérents sur le long terme. (...) Le niveau de dépenses par salarié dans cette usine est simplement insoutenab­le dans notre industrie. »

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(Photos AFP) Jim Ratcliffe avec des ouvriers sur l’usine de Grangemout­h, en , soit trois ans après le conflit.

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