Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Tranquille comme Boudat

Dominateur de l’omnium de bout en bout, le Girondin au fort tempéramen­t quitte Hyères avec deux titres et quatre médailles. Et reprend la route dès aujourd’hui avec son équipe Direct Énergie

-

Avant de grimper sur le podium pour la quatrième fois (en quatre courses) de la semaine, Thomas Boudat a enfilé le maillot bleu-blanc-rouge. Serein, tout sourire. Le deuxième en quelques jours, après celui du scratch. Le quinzième de sa carrière de pistard, sans compter les trois glanés chez les juniors, à seulement 24 ans. Celui de l’omnium, cette épreuve combinée étalée sur une journée, qui récompense le coureur le plus complet, et sur laquelle il a été sacré champion du monde en 2014. Après sa 4e place au scratch et sa 2e sur la course tempo dans la matinée, le Girondin a mis tout le monde d’accord après la pause, remportant tout en maîtrise l’éliminatio­n, et faisant montre de toute sa science et son intelligen­ce lors d’une course aux points toujours stressante et qu’il a parfaiteme­nt contrôlée.

« Un soulagemen­t »

Prouvant s’il en était besoin qu’il était peut-être le plus petit sur la boîte, hier, entre Louis Pijourlet et Corentin Ermenault, mais bien l’un des grands bonhommes de ces championna­ts. «C’est une bonne journée, admettait-il après son tour d’honneur. J’étais un peu déçu de ne pas finir sur un maillot avec ‘‘Chava’’ (Sylvain Chavanel, qui mettra un terme à sa carrière en octobre prochain, Ndlr) sur l’américaine, qui m’aurait permis de le remercier pour tout ce qu’il a fait pour nous. Ça aurait été un beau clin d’oeil. Mais on ne peut pas tout le temps gagner. Et la semaine se termine bien. C’est un soulagemen­t. » Inutile de parler de vacances au coureur de Direct Énergie. « Je les ai déjà prises, deux semaines, après le Tour de France. » Le deuxième de sa carrière sur route, qu’il reprend dès aujourd’hui, avec notamment la préparatio­n du Tour du PoitouChar­entes. Et pas celle des championna­ts du monde sur piste aux Pays-Bas, début mars, «qui tombent dans une période où on a de gros objectifs avec l’équipe, comme Paris-Nice ».

« Compliqué de concilier la piste et la route »

Le jeune homme est clair avec ça. « Je fais de la piste parce que j’aime ça, mais à très haut niveau, c’est très compliqué de concilier les deux. D’autant que le discours de la fédé, en terme d’organisati­on des compétitio­ns, ne va pas forcément dans mon sens. Et je veux me concentrer sur la route. Direct Énergie me fait confiance, et j’ai beaucoup de choses à prouver. » À l’évocation des Jeux de Tokyo, Thomas Boudat sourit, malgré tout. « J’ai déjà fait Rio. Et ça a certaineme­nt été le plus bel événement de ma vie. Je ne crache évidemment pas dessus, mais je sais les sacrifices qu’il faut faire pour en arriver là. Ça m’a pris beaucoup de temps et d’énergie, et je suis sorti de là exténué. » Sa 5e place au Brésil, un peu frustrante mais pleine de promesses, lui reviendra sans doute bien assez tôt en mémoire. En attendant, d’autres défis l’attendent sur la route...

 ??  ?? Thomas Boudat a parfaiteme­nt contrôlé Corentin Ermenault et Louis Pijourlet pour s’offrir l’omnium . Son titre de champion de France de la semaine, et le de sa carrière de pistard. Qu’il pratique en parallèle de la route...
Thomas Boudat a parfaiteme­nt contrôlé Corentin Ermenault et Louis Pijourlet pour s’offrir l’omnium . Son titre de champion de France de la semaine, et le de sa carrière de pistard. Qu’il pratique en parallèle de la route...
 ??  ?? (photo de gauche)
(photo de gauche)

Newspapers in French

Newspapers from France