Vigier est bien le patron du sprint

Il voulait « confirmer ». Sa bonne forme, ses championnats d’Europe réussis (deux médailles d’argent, en vitesse par équipe, et surtout en keirin, sa première en compétition internationale). Son statut, aussi, de meilleur sprinteur tricolore depuis deux ans, ce qui n’est pas rien dans une discipline en perte de vitesse depuis la génération dorée des Tournant, Gané, Rousseau...

Semaine «parfaite»

De la vitesse, ça tombe, bien, Sébastien Vigier en a en magasin. Et il en a fait la démonstration, avalant ses adversaires en trois coups de pédale et une terrible dernière accélération lors de la finale du keirin, sa « course préférée ». Facile. «Non, ce n’était pas facile, rectifie le jeune homme. Je n’aime pas courir de derrière, je me sens mal à l’aise. Je préfère être devant, mais ils ont emmené très fort et du coup ce n’était pas possible. Du coup j’ai dû attendre, et produire mon effort au dernier moment. Ce n’est pas du tout la course dont j’aurais rêvé, mais c’est passé. » Plutôt bien, même. Les arbitres ont bien fait défiler la photo-finish, ne réussissant d’ailleurs pas à départager Quentin Lafargue et Rayan Helal, tous deux en argent, mais certainement pas pour lui, en tête d’un bon vélo à l’arrivée. Au final, cette semaine n’est donc pas trop mauvaise. « Elle est parfaite, sourit Sébastien Vigier. Je ne pouvais pas espérer mieux. » L’or en vitesse individuelle et en keirin, comme l’an dernier. Et le bronze sur le « kilo », que le garçon est allé chercher avec les dents. Du sacré bon boulot. C’est donc le coeur léger que le coureur originaire de la région parisienne, « quand même assez fatigué, surtout mentalement », a plié les vélos et enfin commencé à penser à ses deux petites semaines de vacances. « Peut-être que je vais rester un peu ici», lâche-t-il en pointant le nez vers le soleil. Avant de repartir au charbon, direction la Coupe du monde de Saint-Quentin, les Mondiaux en février, et, un peu plus loin, les Jeux Olympiques. Ceux de Tokyo, mais surtout ceux de Paris. « Je n’y pense pas tous les jours, mais je l’ai forcément dans un coin de la tête. Ce serait vraiment une belle apothéose de terminer là-dessus. » Oui, difficile à croire, mais en 2024, Sébastien Vigier n’aura que 27 ans...

Sébastien Vigier a remporté d’un vélo la finale du keirin, hier. Il décroche un deuxième titre après celui de la vitesse individuelle.