Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ne surtout pas les relâcher dans la nature
« Il ne faut surtout pas se débarrasser d’une tortue en la relâchant dans la nature, souligne Stéphane Gagno. La deuxième cause d’extinction des espèces locales, ce sont les espèces invasives ». Elles peuvent transmettre aux tortues méditerranéennes des maladies, ou de mauvais gènes en cas de reproduction. Outre les risques qu’elles font courir aux tortues endémiques, certaines tortues exotiques sont dangereuses aussi pour l’homme. C’est le cas de la famille des Trionychidae, des tortues molles avec une carapace en cuir et des narines au bout d’une petite trompe. La plupart sont carnassières, comme Chelydra serpentina, plus communément appelée tortue hargneuse.
Sa mâchoire peut vous couper un doigt
Originaire d’Amérique du Nord, cette espèce aquatique devient féroce quand on la dérange. Le village des tortues en présente plusieurs dans un aquarium, dont une qu’une habitante de Tourves a découverte dans son jardin au printemps dernier. « C’est un prédateur. Elle a un long cou mobile qui lui permet d’attaquer ses proies, et une dentition tranchante qui peut vous couper un doigt, précise le directeur adjoint du village des tortues. Elle se déplace très rapidement. Nous avons dû séparer un mâle et le mettre dans un autre aquarium, car il était très agressif avec les autres ». Considérée comme envahissante, cette tortue n’est plus en vente libre en France, mais elle l’a été. Elles sont nombreuses à vivre en captivité chez des particuliers. Achetées petites, elles peuvent atteindre 60 kg. Stéphane Gagno est inquiet : « Certains s’en débarrassent dans les cours d’eau de la région, ce qui est très grave, car elle peut infliger de graves blessures à quelqu’un qui poserait le pied à côté de l’une d’elles ».