Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Bientôt un grand parking solaire au Castellet?
À côté du circuit Paul-Ricard, la société Voltalia, acteur des énergies renouvelables, veut construire un parking de 5 200 places doté d’ombrières photovoltaïques. Les études sont en cours
Période estivale oblige, difficile d’obtenir un son de cloche officiel sur le sujet. Du côté du circuit Paul-Ricard, on ne commente que du bout des lèvres. Ce gigantesque projet serait ainsi «utile pour accueillir les spectateurs du Grand Prix de F1, les camping-cars, et pour les différentes manifestations. »En mairie du Castellet, Madame le maire Nicole Boizis, elle, botte carrément en touche : « C’est un programme privé, sur un terrain privé. On étudiera le permis de construire en temps et en heure. »Quantà la société Voltalia, maître d’ouvrage du projet(1), elle dit vouloir se donner encore quelques jours pour communiquer. Mais pour l’essentiel, ses intentions sont connues : l’entreprise française, opérant dans la production d’énergies renouvelables et qui exploite déjà deux centrales solaires au Camp-duCastellet, entend bel et bien construire un parking géant de 5212 places à deux pas du circuit. Une aire de stationnement un peu particulière puisqu’elle serait dotée «d’ombrières photovoltaïques. » En d’autres termes, le parking serait entièrement couvert par des panneaux solaires. Le chantier pourrait commencer en 2019 et s’achever deux ans plus tard, en 2021.
L’habitat d’une chauve-souris menacé ?
Toutes ces informations, et bien d’autres encore, sont détaillées dans un immense dossier accessible sur le site web de la préfecture du Var (www.var.gouv.fr). Et pour cause : une enquête publique(2) court jusqu’au 31 août, portant sur la demande de défrichement préalable de la parcelle choisie par Voltalia pour y implanter le parking, le lieudit Les Plaines. Voltalia y met en avant ce qu’elle estime être « l’atout majeur du projet». Soit sa « triple fonctionnalité : l’espace de stationnement qui est un réel besoin immédiat, la couverture en ombrières qui apporte un confort aux usagers en les protégeant du soleil, des fortes chaleurs et des intempéries, et enfin la production d’énergie verte. » L’entreprise précise en outre que le parking, qui ne serait pas bétonné, est destiné à accueillir une partie des 65 000 spectateurs du Grand Prix de France, événement qui reviendra au Castellet pour, au moins, quatre autres éditions. « Aujourd’hui le seul frein majeur (au GP, ndlr) est le sous-dimensionnement des infrastructures de stationnement et de transport routier, qu’il est nécessaire d’adapter aux enjeux, afin de soutenir le développement économique du circuit » peut-on lire dans le dossier. L’idée, alors que le Paul-Ricard ne dispose plus de réserves foncières, est bien d’aménager du stationnement quand, en juin dernier, les voitures étaient parfois accueillies dans des conditions plus que sommaires, et sur des espaces boisés classés. Si, sur le papier, le projet apparaît bien ficelé, reste à savoir comment la population et les pouvoirs publics vont maintenant accueillir la perspective d’une infrastructure de cette taille. La prise en compte du risque incendies dans cette zone classée rouge et ravagée en 2001, l’intégration paysagère de l’aménagement ou le « mitage » du plateau de Siou Blanc, avec des espaces de garrigue et de pins d’Alep toujours un peu plus grignotés, sont quelques-uns des enjeux du dossier. Tout comme son impact sur l’Azuré du baguenaudier (un papillon) ou le Minioptère de Schreibers (une chauve-souris). 1. Plus précisément, c’est « Ombrières solaires du Castellet S », filiale à 100% de la société Voltalia, qui est maître d’ouvrage du projet. 2. Marc Sorel, commissaire enquêteur, recevra le public le mercredi 22 août (9h12h) et le vendredi 31 août (14h-17h), en mairie annexe du Plan-du-Castellet.