Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Bleuet d’Eileen pour le devoir de mémoire
Franco-britannique, la Mottoise Eileen Ferrand espère que les commémorations du centenaire de l’Armistice seront célébrées dignement. Son idée ne trouve pour l’heure que peu d’échos...
Entourer les monuments aux morts de bleuets, cette fleur traditionnellement vendue pour récolter des fonds afin de venir en aide aux anciens combattants. Voilà l’idée que défend bec et ongle Eileen Ferrand. Cette Franco-britannique, qui réside à La Motte, en appelle aux plus hautes autorités afin que le centenaire de l’Armistice, le 11 novembre 2018, soit marqué par une mobilisation nationale. «Je suis déterminée à tout faire pour qu’on marque le coup», lance-t-elle. Il faut dire, pour expliquer cette motivation, qu’Eileen voit d’un oeil bienveillant les célébrations anglaises, où l’équivalent du bleuet, le coquelicot, est arboré par de nombreuses personnalités du monde politique, mais aussi médiatique, à l’occasion des commémorations. « Ce ne doit pas être une tradition anglaise, nous sommes capables de nous y mettre nous aussi. »
« Ne pas oublier où peut mener la guerre »
Pour cela, Eileen a écrit. Beaucoup. A tout le monde. « J’ai écrit au président de la République, j’ai envoyé un mail à Jean-François Copé qui dans sa ville de Meaux a créé le musée de la Grande Guer re… » Sans réponse. Au niveau plus local, pourtant, son idée fait son chemin : « La maire du Muy que j’ai rencontrée a l’air emballée. » Mais c’est insuffisant pour Eileen. « L’idée, c’est aussi d’associer les jeunes générations à la démarche. Leur faire participer à la vente des bleuets par exemple. » La dame tient aux symboles. Et c’est précisément là que se situe l’essentiel de la volonté d’Eileen. « Le bleuet, ce n’est pas seulement le symbole de la Première guerre mondiale, c’est aussi une marque de solidarité envers nos soldats d’aujourd’hui », rappelle-t-elle. Celle dont le mari était ancien combattant juge important de « se souvenir ». « Ne pas oublier ces disparus, ne pas omettre où peut mener la guerre, c’est primordial », ajoute-t-elle. Un devoir de mémoire que ne doit pas oublier la France : « Nous avons souvent la mémoire trop courte. Il faut une piqûre de rappel. Et autant le faire Ce serait un héritage des tranchées, un souvenir des jeunes nouveaux soldats arrivés dans leurs uniformes bleu horizon et baptisés « bleuets » par leurs aînés Poilus. Une autre théorie évoque cette fleur des champs qui a continué de pousser sur les champs de bataille et dans les tranchées... avec un coup d’éclat. » Pour l’heure, l’initiative d’Eileen reste vaine. Mais vu la détermination de la dame, il serait étonnant qu’elle en reste là.