Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Colère après des suppressions d’arrêts de bus
Les communes de Nans-les-Pins, Rougiers et Tourves ont vu des arrêts de bus supprimés. Surprise, colère, incompréhension, les usagers ont lancé des pétitions et souhaitent se faire entendre
La ligne 4001, qui relie Brignoles à Marseille, est désormais « plus directe ». Et pour cause, le bus ne dessert plus les communes de Tourves et de Rougiers. Nans-les-Pins n’est plus desservie qu’à l’arrêt « Quatre chemins », à trois kilomètres du centre du village. Des habitants regrettent cette décision, prise par la Région. La perte de mobilité, pour une commune déjà peu pourvue en transports, rajoute à son isolement culturel, social et professionnel.
Mécontentement
Des habitants s’organisent pour « ramener la Région à la raison », comme le dit Céline, Nansaise. « Moi, j’ai une voiture, ça va. Mais beaucoup de gens dépendent de cette ligne de bus. Mon frère a dû, hier, marcher six kilomètres allerretour pour prendre les transports. Et la route est dangereuse ! Rien n’est aménagé. » Le changement est drastique. Le village comptait six arrêts de bus, il y a encore deux ans. « Concert paradis », « Jardins de la Sainte-Baume », « La Ferrage », « le Clos de l’olivier », « Saint-François » et « Quatre chemins ». Seul ce dernier arrêt a été conservé. « Quand on prend une décision, on réfléchit ! Céline poursuit:« On aménage une piste cyclable, un garage à vélos, des trottoirs éclairés... Ce n’est pas normal de faire les choses comme ça, il peut y avoir un accident ! »
Service public
Pour Richard, père de famille résident à Nans-les-Pins, ce changement « n’est pas dans l’ère du temps ».« On pousse les gens à moins prendre la voiture. Je dois aller chercher mes enfants quand ils arrivent en bus le soir. Ou alors ils rentrent à pied, mais le chemin n’est pas éclairé et il n’y a pas de trottoir... C’est charmant quand on a du temps, mais quand on est mis devant le fait accompli, c’est compliqué. Ce n’est pas dans l’esprit du service public. » Plusieurs habitants craignent aussi que la suppression de desserte ne complique le quotidien des personnes fragiles. Céline prend leur défense. « Les personnes âgées, comment feront-elles ? On va les couper socialement. Ceux qui sont trop vieux pour conduire, ou les gens qui prennent un traitement ? »
Transfert de compétences
La compétence transport, jusqu’alors sous la tutelle de la Région et du Département, est en cours de transfert vers la communauté d’agglomération, décision découlant de la loi NOTRe de 2015 (Nouvelle organisation territoriale de la République). Mais, Jean-Michel Constans, maire de Tourves et adjoint aux transports à la communauté d’agglomération Provence verte, se défend. « Le problème de suppression de desserte de la ligne 4001 concerne la Région. L’agglomération Provence verte prend la compétence transport à l’intérieur de son périmètre géographique. Aujourd’hui, on subit le choix politique de la Région, on ne maîtrise pas le réseau de bus Varlib. » Il ajoute. « Bien sûr, si on nous donnait les financements, on pourrait mettre en place des navettes, pour amener les usagers jusqu’à la nationale. » À Tourves et Rougiers, la situation est encore plus compliquée, puisque tous les arrêts ont été supprimés. Des habitants de Nans-les-Pins ont décidé de se réunir dans leur village pour manifester leur mécontentement ce mercredi, à 9h30 à l’ancien arrêt La Ferrage.
Ce changement n’est pas dans l’esprit du service public.”