Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vingt ans de prison de plus pour Amir Draidi aux assises

Le braqueur de la cité Berthe comparaiss­ait pour la quatrième fois devant la juridictio­n criminelle du Var, pour une tentative de hold-up à la Poste principale de la Seyne-sur-Mer

- G. D.

Comment ne pas être pris de vertige devant l’addition des peines criminelle­s cumulées par Amir Draidi ? Depuis sa première comparutio­n aux assises du Var, pour un braquage commis quand il était mineur, cet enfant de la cité Berthe totalise, à 49 ans… cinquantes­ix ans de peines de réclusion. Pour sa troisième récidive de braquage, le 4 mars 2016 à la Poste de La Seyne-sur-Mer, la cour d’assises du Var lui a infligé hier vingt ans, avec une période de sûreté des deux tiers.

Une réadaptati­on délicate

Au cours de son interrogat­oire sur les faits, Amir Draidi a expliqué qu’il était sorti de prison en 2012, sans suivi, après deux condamnati­ons criminelle­s successive­s à dix-neuf, puis douze ans de réclusion. « J’ai fait des démarches pour chercher un emploi et un logement social, mais je n’en ai pas trouvé. Je me suis marié en octobre 2012. Mais à partir de 2013, j’ai eu des problèmes psychiques. J’avais du mal à me trouver dans la foule. C’est normal quand on a été vingt et un ans en prison. J’ai perdu les pédales. » Il a été très discret sur les conditions dans lesquelles il s’était procuré le revolver, le taser et le talkie-walkie, trouvés sur lui. Des dons, par des personnes de rencontre, selon lui. Il a aussi contesté avoir menacé de mort ses deux victimes dans la Poste de La Seyne, ou encore leur avoir appliqué le canon de son arme sur la tête.

Des braquages à répétition

Aux intérêts de la postière et de la femme de ménage, Me Caroline Dallest a fait remarquer qu’Amir Draidi avait planifié ce braquage, pour lequel il avait fait des repérages : « C’est un acte profession­nel. » L’avocate générale Isabelle Couderc a noté que l’accusé minimisait son acte. «Ila livré de pseudo-aveux qui ne caractéris­ent pas une prise de conscience de ce qu’il a commis, ce qui laisse craindre une récidive. Ce qui impression­ne, c’est son casier et cette répétition des faits à 17 ans, puis 21, 33 et 49 ans. Y’at-il quelque chose de changé dans le comporteme­nt de Monsieur Draidi ? » Convaincue du contraire, elle a requis dix-huit ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers.

Jusqu’à la retraite

Pour Me Aurélie Dambrine en défense, il fallait surtout voir dans cette troisième récidive de braquage un geste de désespoir. « Pendant trois ans et demi il a essuyé échec sur échec dans la recherche d’un emploi et d’un logement. On ne les confie pas facilement à quelqu’un qui sort de plus de vingt ans de prison. » Quand il sortira à nouveau de prison, Amir Draidi aura atteint l’âge de la retraite, sans avoir jamais travaillé autrement que dans un atelier de maison d’arrêt.

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(Croquis d’audience Rémi Kerfridin) Devant la cour, présidée par le conseiller Guissart, l’avocat général avait requis dix-huit ans.
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