Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le Bâtiment plaide pour un « accompagnement financier »
« Déçu ? Oui. » Joint, hier soir peu après l’annonce d’Edouard Philippe, Georges Bisson ne cache pas son dépit. Le président de la Capeb 06 (confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) redoute les implications concrètes de ce prélèvement à la source, plus que jamais inéluctable. « Ce sera à nous d’appliquer cette réforme sur les bulletins de paie de nos salariés », peste Georges Bisson. « Même si l’administration fiscale nous donne un taux, il va falloir l’intégrer dans le calcul de la paie et s’équiper de logiciels coûteux. Cela représente un surcroît de travail, et de charges pour ceux qui passent par un expert-comptable. » Autre inquiétude, pour cet entrepreneur : l’impact psychologique de cette réforme au sein des entreprises. « Nous n’avons pas à connaître la ponction fiscale de nos salariés. Ce n’est pas sain, ça ne nous regarde pas ! Si on nous annonce un taux de 0,30 ou de 0,40, on pourrait supposer qu’un salarié a des revenus annexes. Et le jour où il demande une augmentation, sera-t-on tenté de la lui refuser? » Georges Bisson anticipe, en outre, la désagréable « impression que l’on retient X % du salaire » aux employés. Georges Bisson l’admet : il ne croyait pas à une reculade du gouvernement sur une telle réforme. « Cela aurait été une faute politique. » Pour autant, il regrette que leurs interlocuteurs n’aient « pas écouté, ou pas entendu les pétitions nationales et les rendez-vous dans les divers ministères ». Reste un ultime espoir : obtenir «unaccompagnement financier de l’administration fiscale, à travers une baisse de charges. On sensibilisera le préfet, les députés, et cela va être repris par notre confédération. Maintenant, il ne nous reste plus que ça... »