AUDREY ET LOU, 12 ANS, 87.000 ABONNÉS SUR YOUTUBE

Dans la vie de tous les jours, Lou et Audrey, deux Azuréennes de 12 ans, sont des ados rigolotes, bonnes élèves et plutôt discrètes qui viennent de faire leur rentrée en cinquième. Sur YouTube, elles montrent une autre facette d’elles-mêmes, encore plus drôle et délirante. En un an et demi d’existence, leur chaîne « Audrey and Lou » dépasse déjà les 87.000 abonnés, propulsant ces deux inséparables au rang de « youtubeuses » connues.

L’une finit les phrases de l’autre

Si l’une est brune (Lou) et l’autre blonde (Audrey), difficile quand on les rencontre de savoir qui est qui tellement elles sont complices. Habillées... pareil, l’une finit les phrases de l’autre, quand elles ne disent pas les mêmes mots au même moment. Depuis le CM2 (elles étaient alors dans la même classe), les fillettes vivent ensemble cette drôle d’aventure sur Internet. Avec l’accord de leurs parents, elles partagent sur leur chaîne des vidéos où elles se mettent en scène jouant la comédie, racontant leur vie ou testant des produits (slime, vêtements...).

« On n’est pas des stars ! »

« On regardait la youtubeuse Une p’tite jajoux et ça nous a donné envie », racontent ces filles de l’image, qui, petites, se filmaient « en faisant les devoirs,

pour se motiver ». Un jour, dans la chambre de Lou, elles empruntent l’iPad de maman et tournent « Amie vs meilleure

amie », un sketch (une scène de théâtre pour faire rire) où elles racontent les façons de se comporter entre copines. Ce sera la première vidéo de leur chaîne. « Quand on a eu vingt abonnés, on était trop contentes ! » ,se souvient Audrey. C’est pendant l’été 2017 que tout s’emballe. « On a fait la vidéo “avoir une

soeur” [845.000 vues] et d’un coup on a eu 10.000 abonnés… C’était fou ! », raconte Audrey.

« C’est un passe-temps »

Un an après, les filles n’en reviennent toujours pas «du

monde » qui les regarde. Et si Audrey est à l’aise avec ça, Lou, plus discrète, confie : « les fans qui nous reconnaissent, ça me fait un peu peur. On n’est pas du tout des stars, juste des filles comme les autres. C’est un délire, un passe-temps. » Plus tard, les deux amies n’envisagent d’ailleurs pas YouTube comme un travail et se voient plutôt décoratrices, aménageant des maisons « avec plein de guirlandes et de couleurs », glisse Lou, qui trouve les murs de l’appartement familial

« beaucoup trop blancs ! » Dans les Sims (un jeu-vidéo où tu peux t’inventer une vie, une maison…), les filles ont un appartement ensemble. « Notre rêve ! » Si YouTube prend de la place à la maison, les ados ont le même quotidien que les enfants de leur âge. En cinquième dans des collèges différents, elles ont leurs copines, adorent le français « mais pas les maths », font de la danse, écoutent Ariana Grande ou Dua Lipa… A cause de sa notoriété (quand on est connu), Lou a parfois reçu des remarques négatives dans la cour. Mais ses amis la soutiennent. Laura, copine avec elle depuis la maternelle, trouve ça « super qu’elle s’amuse autant », comme la plupart de ses camarades. Roxane, amie d’Audrey, confie être « un peu impressionnée » par la célébrité naissante de sa copine. « Ça me fait rire de la voir. Si c’était des vidéos comme elles, drôles et énergiques, mes parents me laisseraient faire... Mais je ne pense pas avoir son talent. »

Les parents surveillent

Les parents des filles surveillent de près leur aventure sur Internet. « Elles nous montrent les vidéos avant de les poster et savent qu’il faut qu’elles soient correctes dans les propos

comme dans les tenues », précise Magali, mère de Lou et professeure des écoles. Avec Xavier, le père d’Audrey, elle supprime les quelques commentaires méchants qui sont parfois postés sous les vidéos des filles et gère les mails envoyés par des marques qui leurs proposent de faire de la pub en présentant leurs objets. « Ce sont elles qui disent si elles aiment tel vêtement ou tel jouet. Les marques leur en envoient et elles font des vidéos avec. Elles ne gagnent pas d’argent pour ça mais ont des cadeaux. On se dit qu’à leur âge c’est plutôt une chance », conclut la maman.