Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sacrée famille !

- PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr CÉDRIC COPPOLA

vivre chez son père. Elsa (Camille Cottin), elle, est en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte. Mao (Pierre Deladoncha­mps), game designer de génie chroniquem­ent dépressif, noie sa mélancolie dans l’alcool et la psychanaly­se. Quant à leurs parents, Pierre et Claudine (Jean Pierre Bacri, Chantal Lauby), séparés de longue date, ils n’ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille. Pourtant, au moment de l’enterremen­t du grand-père, ils vont se devoir répondre, ensemble, à la question qui fâche : « Que faire de Mamie qui perd la tête ? »

Notre avis

Un excellent casting n’est pas toujours le gage d’un bon film choral. Mais dans le cas présent, il contribue pour l’essentiel à la réussite du film. Vanessa Paradis est parfaite en aînée baba cool bien barrée, Camille Cottin au top dans le rôle de la soeur cadette énervée, Pierre Deladoncha­mps très séduisant en petit génie de l’informatiq­ue autiste et suicidaire, Jean Pierre Bacri impeccable en père absent et Chantal Lauby drôle et émouvante en mère psy. Les cinq forment une famille éclatée , dysfonctio­nnelle et bargeot de première bourre. Leurs échanges sont très drôles. Certes, on les a tous déjà vus dans ce type de rôles. Et le scénario ne révolution­ne pas le genre de la tragicoméd­ie familiale... Mais on prend un grand plaisir à les voir s’agiter autour de la figure de la grand-mère atteinte d’Alzheimer, dont on ne sait plus que faire. Après J eme suis fait tout petit, en 2012, (déjà avec Vanessa Paradis), Cécilia Rouaud montre une belle maîtrise du film choral et du mélo familial. Les curseurs d’émotion et de drôlerie sont positionné­s juste au bon niveau. Durée :  h . Genre : drame. Notre avis :

L’histoire

Zachary (Dylan Robert),  ans, sort de prison. Rejeté par sa mère, il traîne dans les quartiers populaires de Marseille. C’est là qu’il rencontre Shéhérazad­e (Kenza Fortas).

Notre avis

Il y a indéniable­ment du Kechiche dans le cinéma de Jean-Bernard Marlin. Originaire de Marseille, comptant déjà un Ours d’or berlinois du court métrage, le réalisateu­r bouscule et bouleverse dès son premier long métrage, dont l’action prend place dans le milieu de la prostituti­on en terre phocéenne. Il lui a fallu une longue période d’immersion et de casting sauvage pour trouver ses jeunes acteurs, tous non-profession­nels. Une démarche concluante tant ils sont criants de vérité. Propulsés aux alentours de la gare Saint-Charles ou du Boulevard Sakakini, lieux centraux du proxénétis­me, leurs tourments n’en sont que plus forts. Cependant derrière la colère, ce monde de la nuit terni par les lampadaire­s aux lumières orangées et les hôtels de passe miteux aux couleurs blafardes, Shéhérazad­e fait jaillir la romance. Plus qu’un conte de fée revisité, ce drame intimiste s’appuie sur un fond social. Il dénonce les préjugés en les mettant constammen­t face à des valeurs humanistes. La conquête de la princesse, qui se donne aux autres pour survivre, avant de se replier sur elle-même comme un bébé en suçant son pouce, passe obligatoir­ement par une quête de rédemption. Zachary, interprété par le fougueux Dylan Robert, doit alors passer outre sa condition et tenter de trouver une issue, en admettant que lui aussi, a le droit d’éprouver des sentiments… et que cet amour le fera grandir. Bouleversa­nt.

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