Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
MÉOUNES Donner ses cheveux pour les malades du cancer
Les personnes ayant perdu leurs cheveux suite à une maladie peuvent compter sur des groupes fabriquant des perruques. Des Méounaises se sont donné pour objectif de soutenir « Mechones Solidarios »
« J’en avais marre d’avoir les cheveux longs. J’ai cherché une association en France qui accepte les cheveux colorés. Cela fait plus d’un an que j’y pensais », explique Cathy Coupard, sensibilisée au don de cheveux après un cas de cancer dans sa famille. Ses multiples recherches l’ont menée vers des associations basées en Belgique et en Espagne. D’origine méditerranéenne, c’est tout naturellement qu’elle se tourne vers le pays ibérique.
Cheveux d’adultes et d’enfants
« Mechones solidarios » est une association sérieuse, qui organise régulièrement des opérations spéciales de collecte de cheveux. » Basée près de Malaga, dans le sud du pays, elle dispose de tout l’équipement nécessaire jusqu’à la fabrication de perruques. Ces dernières sont vendues au bénéfice de l’association, qui forme les femmes, ayant eu un cancer, à la confection des prothèses capillaires. Toutes les mèches naturelles et en bonne santé sont acceptées, mêmes celles teintes ou possédant des cheveux blancs, à condition d’avoir une belle longueur, entre 20-25 cm. « Celles des enfants également. Je pense aux filles qui ont souvent les cheveux longs et, veulent, en grandissant, changer de tête. » Cathy Coupard a franchi le pas en juillet dernier. Sa mèche de cheveux secs aux reflets rougeoyants attend dans une enveloppe avant d’être expédiée de l’autre côté des Pyrénées.
« Tu as donné ton ADN »
La mèche blonde de Fabienne Becker est venue s’y ajouter en septembre. « J’avais une belle chevelure jusqu’en bas du dos. Il a fallu quelques mois avant que cette idée de don ne mûrisse et se concrétise, précise-telle. Ma fille m’a, après coup dit : “Tu as donné ton ADN”. J’ai trouvé cela très juste. On fait un don de soi, même si ce n’est pas du même ordre que le don d’organe vital ». Et d’ajouter : « Les coiffeurs peuvent en parler à leurs clients, sinon les cheveux partent à la poubelle... Quoique certains préfèrent les revendent aussi ». Un bouche-à-oreille qui évite aux malades la double peine : « C’est une possibilité qui peut aider une femme affrontant non seulement une maladie mais également la perte d’une partie de sa féminité ». « J’ai été touchée par le geste, affirme Marilyn Long, coiffeuse dans le village. J’ai d’ailleurs posté l’information sur ma page Facebook. Les personnes peuvent se faire couper les cheveux chez moi ».