Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Plus de moyens matériels et humains »
Depuis le 1er août, le général de brigade Jean-Yves Bouillaud commande l’École de l’aviation légère de l’Armée de terre. L’officier a sous sa responsabilité la base école Général-Lejay et les sites de l’EALAT à Dax, Bourges, Saillagouse et Fassberg (Allemagne). Après avoir occupé des postes à l’international, il est de retour au Cannet-des-Maures, qu’il a connue lors de sa formation à l’EALAT.
Quel était votre état d’esprit en accédant à ce poste ?
J’étais très honoré, c’est une étape importante dans la vie d’un officier. Et bien sûr très heureux de retrouver l’école et la base du Cannet, car je n’y ai jamais servi depuis ma formation. C’est mon retour dans une région que je connais bien puisque j’avais aussi fait un an d’école d’application à Draguignan.
Quels sont vos objectifs ?
D’abord de poursuivre l’évolution permanente de l’école. Il y a quinze ans on créait les deux écoles franco-allemandes. En , un partenariat public privé se mettait en place à Dax, Et plus récemment, l’école ouvrait le Centre de formation interarmées NH , où sont formés des pilotes de l’Armée de terre et de la Marine nationale sur les Caïmans. Aujourd’hui, l’objectif est de poursuivre l’apprentissage et la maîtrise des appareils de e génération, qui sont le Caïman et le Tigre.
La base du Cannet va bénéficier d’un budget à la hausse sur les cinq prochaines années. C’est une bonne nouvelle pour vous.
Oui on est forcément heureux de pouvoir préparer l’avenir. L’État va porter le budget de l’Armée à milliards d’euros. Je ne sais pas encore quel montant retombera sur l’école, mais ce sera nécessaire pour entreprendre la modernisation de nos parcs d’activités.
Des aménagements sont prévus au centre du Cannet ?
Nous avons commencé des travaux d’entretien sur une piste d’auto-rotation, qui est en marge de la piste principale. Puis nous allons moderniser plusieurs bâtiments. D’abord un lieu d’hébergement dès les prochaines semaines pour améliorer l’accueil des nombreux stagiaires. Puis un bâtiment dédié à l’approvisionnement des pièces de rechange. Et nous souhaitons refaire les locaux pour les pompiers, la section de sauvetage, qui en bénéficiera dans les - années à venir.
Et les moyens humains ?
Il y aura une augmentation du flux de formation pour les pilotes et les mécaniciens. Sept pilotes de plus seront recrutés au niveau national en . Ils seront d’abord formés à Dax puis formés au Cannet. Après des années de réduction des effectifs, on reprend la croissance. Ça s’inscrit dans le plan de remontée en puissance de l’Armée de Terre.
Un mot sur les relations avec les effectifs de l’étranger ?
Nous accueillons en permanence Allemands sur la base du Cannet. Certains y reviennent pour la deuxième fois, c’est positif car ils s’y sentent bien. En tout, une dizaine de nations passent régulièrement chaque année sur la base pour être formées.
Notamment des Espagnols ?
Oui, nous avons toujours trois officiers de liaison espagnols ici. Nous avons aussi des rapports étroits avec la Belgique en matière de formation puisqu’à Dax nous avons un détachement belge permanent. Tout cela créé un milieu très riche qui nous permet de progresser collectivement. De plus nous avons ici tous les types d’appareils qui servent dans l’armée de Terre, ce concentré de savoir-faire attire. Tout comme les simulateurs.
Quelle place occupent les simulateurs dans la formation ?
Aujourd’hui, les vols sur simulateur représentent les deux tiers de la formation au Cannet. Contrairement à Dax où il y a plus d’heures de vol réel. Le vol réel est toujours indispensable. L’enjeu actuel des appareils modernes est de limiter leur bruit pour des raisons tactiques. Mais aussi pour les hélicoptères du civil, pour qu’ils puissent continuer à accéder aux centresvilles.
Les liens avec la société civile ont été renforcés cette année avec la visite des élus locaux.
Nous avons reçu les élus du territoire en mai pour leur montrer ce qui se fait ici. On essaye de les associer à notre activité et de leur montrer nos efforts afin de limiter les nuisances sonores. Nous sommes conscients de cet enjeu, surtout avec l’augmentation de la population. Nous impliquons aussi nos équipages sur ce point.
L’EALAT a vécu un drame en février dernier. Quelles suites ont été données depuis ?
L’objectif premier a d’abord été d’accompagner les familles des victimes. Maintenant nous attendons de pouvoir tirer les enseignements qui seront liés aux conclusions des enquêtes pour répondre aux différentes autorités.
Les enquêtes sont toujours en cours ?
Oui. Un accident aérien impliquant deux hélicoptères prend du temps à être analysé. Quant à communiquer à ce sujet, seules les autorités compétentes, judiciaires et techniques, pourront le faire. Aujourd’hui, j’entends poursuivre le travail de sécurité des vols, que nous nous devons de garantir. Aussi bien pour nos équipages que pour les personnes résidant dans l’environnement de la base.