Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
«Une réelle menace pèse sur l’activité des pompiers»
Françoise Dumont, présidente du conseil d’administration du Sdis 83, tire le signal d’alarme après le congrès national. Elle pointe notamment le problème des carences ambulancières
Présente à l’occasion du congrès national des sapeurspompiers qui s’est tenu récemment à Bourg-en-Bresse, elle en est revenue déçue et contrariée. Et très remontée ! Françoise Dumont, première vice-présidente du conseil départemental du Var et présidente du conseil d’administration du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) tire le signal d’alarme.
Vous étiez présente à Bourg-enBresse. Quel sentiment en avezvous retiré?
Il s’agissait d’un rendez-vous majeur. Lequel, je le souligne par ailleurs, n’a pas même été honoré par les parlementaires varois de la majorité...
En quoi ce rendez-vous national était-il majeur ?
Plus que majeur en fait, il s’agissait même d’un congrès fondamental, dans la mesure où il existe une réelle menace sur l’activité les sapeurs-pompiers.
Dans leur fonctionnement ?
Absolument ! L’un des sujets les plus forts dans l’Ain concernait le secours d’urgence à personnes (SUAP). Ce domaine concerne % de l’activité de notre Sdis. Car l’urgence, c’est l’ADN de nos pompiers. Ils doivent tout mettre en oeuvre pour y répondre... et ils y répondent !
Alors, où est le problème ?
Le problème majeur tient en deux mots : carences ambulancières !
De quoi s’agit-il ?
Le grand public ne le sait pas nécessairement, mais les sapeurspompiers interviennent régulièrement en lieu et place des ambulances blanches, lorsque celles-ci ne peuvent pas répondre aux attentes. Ça se passe le plus souvent dans des milieux proches des déserts médicaux. C’est cela que l’on appelle les “carences ambulancières”. Et le nombre des carences ambulancières est passé de en à en , ce n’est plus tolérable !
Les frais vous sont pourtant remboursés.
Nous avons effectivement signé une convention avec l’ARS (Agence régionale de santé, Ndlr) qui nous reverse euros par transport... Mais chacun des transports nous coûte euros ! Nous devons absolument contenir l’augmentation de ces carences. Les parlementaires se doivent de se saisir de ces problèmes-là. La véritable mission de nos sapeurspompiers, je le répète, c’est l’urgence ! Le Sdis n’est en aucun cas une simple variable d’ajustement des carences hospitalières.
Quel était l’autre sujet majeur abordé lors de ce congrès ?
La mission volontariat. Dans le Var, par exemple, il faut savoir qu’il y a pompiers professionnels et volontaires. C’est l’exemple parfait du modèle de la sécurité civile à la française. Mais il risque d’être mis à mal.
Pour quelle raison ?
À cause d’un jugement de la cour européenne de justice, qui a imposé le respect des onze heures de repos entre deux activités à un sapeur-pompier, en Belgique. C’est une très lourde menace pour le volontariat. À terme, nous risquons de perdre progressivement nos sapeurspompiers volontaires. Et, si nous les perdons, nous ne pourrons plus assurer notre mission. C’est pourquoi la fédération nationale a lancé un cri d’alarme afin de réclamer une action nationale pour protéger le statut du volontaire. Afin qu’il reste protégé du statut de travailleur. Il s’est engagé pour aider la mission de volontariat. Il faut l’y aider. Plus loin que ça, je crois qu’il est important, en outre, d’encourager les gens à aider les autres.