Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Une si longue attente

Cloués au sol depuis 3 jours, les équipages patientent comme ils peuvent. Les jeunes marins de TPM trépignent. Impatients de voir se concrétise­r tout le boulot investi

- Textes : Fanny ROCA froca@nicematin.fr Photos : Dominique LERICHE

À6 h 30, hier matin, ils ont passé un coup de fil. Grutage retardé. Trop de vagues. Vers 9 h 30, ils ont débarqué sur zone. Et entériné les reports. Alors les Varois du bateau TPM sont retournés vers leur catamaran. Celui que leur a gentiment prêté le navigateur Sébastien Rogues, et sur lequel ils n’ont au final pu naviguer que trois jours, jusque-là. Celui qu’ils bichonnent sans arrêt et sur lequel il y a toujours quelque chose à faire. En attendant de savoir s’ils vont courir ou pas, donc, Robin Follin, ses coéquipier­s, et leur joyeuse petite bande de potes bricolent sur leur GC32. Ils ont tout fait euxmêmes, ou presque. «Ilyatoutle temps du travail dessus, sourit le skipper maximois, affairé sur la coque. Histoire de le peaufiner un peu plus. » Personne ne rechigne à la tâche, d’ailleurs. «Ce qui est vraiment usant, c’est d’être dans l’attente, indique Robin Follin. Parce qu’on n’a jamais le cerveau tranquille. Et traîner sur les parkings, ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable… »

« Hyper formateur, mais pas facile »

L’avantage, pour le coup, c’est qu’ils n’étaient pas les seuls à traîner dans le coin, « comme des lions en cage », selon les termes d’Erik Maris, le skipper de Zoulou. Et un certain nombre de membres d’équipages concurrent­s sont venus filer la main aux petits jeunes de TPM et leurs petits moyens. « Hier (mercredi), Olivier Mainguy, le préparateu­r de Norauto, a passé la journée sur notre bateau pour remettre des ‘‘bouts’’ neufs, raconte le Maximois. D’autres équipes, qu’on connaissai­t moins bien, sont aussi venues nous aider à plusieurs reprises. C’est vraiment sympa, parce qu’on est sur un événement majeur, et qu’ils nous mettent le pied à l’étrier sans rien attendre en retour, vu qu’on ne peut pas les payer, avec notre tout petit budget. » La décision vient de tomber. L’état de la mer ne permet pas d’envisager de lancer une manche. Robin Follin et ses compères vont pouvoir aller se reposer un peu, « une fois que le bateau sera prêt ». Histoire d’être en forme au moment du grand départ d’une course pour laquelle ils ont bossé comme des dingues. « C’est un projet qui a demandé vraiment beaucoup de boulot, confirme le garçon. C’est hyper formateur, mais ça n’a pas été facile. Alors on est très heureux d’être au départ. Et on a hâte ! »

 ??  ?? Robin Follin et ses coéquipier­s de TPM, qui ont encore bricolé une bonne partie de la journée, hier, sur leur bateau, abordent la course en outsiders aujourd’hui. « Mais on a à coeur de bien faire. On ne peut pas gagner, mais on sait qu’on peut faire des ‘‘coups’’. »
Robin Follin et ses coéquipier­s de TPM, qui ont encore bricolé une bonne partie de la journée, hier, sur leur bateau, abordent la course en outsiders aujourd’hui. « Mais on a à coeur de bien faire. On ne peut pas gagner, mais on sait qu’on peut faire des ‘‘coups’’. »

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