Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le village passe à l’orange
La manifestation, démarrée hier sous le soleil, bat des records au regard du nombre d’exposants, de l’affluence, et des animations... Il reste encore une journée pour tout découvrir sur ce…fruit !
Le village est passé à l’orange hier! Rien de grave, cependant: il s’agissait de célébrer dignement la Fête de la Courge, 22e édition. Environ 125 exposants étaient présents, dont une vingtaine de nouveaux. Toutes les espèces de plantes de la famille des cucurbitacées étaient représentées : potimarron, courge spaghetti, pâtisson blanc, courge à trompe d’Albenga, etc.
Multiples déclinaisons
Le public était ravi : il y avait forcément une espèce jamais encore dégustée ! Ce fruit (botaniquement parlant) était d’ailleurs incorporé dans de très nombreuses recettes, salées ou sucrées: muffins, brioches, quiches, pain, confitures, tuiles, etc. Certains ont tenté (avec succès) des associations : tarte courge et chorizo, gâteau courge et cannelle, ou à la farine de châtaigne, pain d’épices miel, orange et courge, confitures de courges, pêches et ananas… Venu d’Esparron-de-Pallières, Corré Nadzaro a déployé son stand devant l’hôtel de ville. Installé depuis moins d’un an, il propose les produits de son premier brassin: la bière à la courge! Après une semaine de fermentation et trois semaines de garde, les courges ont été introduites, à la fin, lors du processus d’empâtage. « Les courges ont mûri il y a cinq semaines. Elles sont rôties au four afin de les rendre plus goûteuses et friables. Le rendu est doux et crémeux », détaille le jeune artisan, qui a quitté son job en chai afin de s’éloigner des objectifs de rentabilité (et de ses mauvaises conséquences) pour se mettre à son compte. « Je souhaitais proposer quelque chose de local: les céréales sont semées et récoltées ici, le brassage est réalisé à l’eau du Verdon, les courges sont locales et j’ai monté une houblonnerie à Artignosc. »
Vente directe
Non loin de là, Karine Lautier, des Mayons, régale petits et grands avec ses confiseries bio, tout comme ses graines et céréales, idéales à l’heure apéritive. « Les bonbons sont moins sucrés, mais riches en goût… La spécialité d’aujourd’hui, c’est le pop-corn aux pépins de courge grillés. » Une originalité saine et gourmande. Julien Alibert est producteurs de courges à Rians depuis une vingtaine d’années, après avoir repris l’exploitation familiale. La culture des cucurbitacées a donné quelques sueurs froides cette année, en raison des « pluies au printemps et de l’été sec : la récolte, moyenne, a été précoce. » La vente directe au consommateur permet de supprimer un intermédiaire et rémunère correctement l’exploitant. « On nous les achète 20 centimes du kilo et c’est revendu ensuite 2 euros le kilo… » La commune doit également affronter une baisse du nombre de producteurs locaux : depuis la création de la fête, trois à quatre cultivateurs ont pris leur retraite sans reprise de leur exploitation. L’an dernier, « entre 30 000 et 35000 personnes» avait fait le déplacement. Un chiffre obtenu grâce au taux d’occupation des places de parking, explique Véronique Vicente, adjointe déléguée aux festivités. Le record d’affluence devrait
être battu cette année. Autour des stands, une foule d’animations (pas toujours en lien avec la courge) ont égayé la journée festive. On a envie de suggérer, à l’approche d’Halloween, la mise en place d’un atelier de création de petites lanternes à base de petites courges décoratives, de confection de citrouilles en papier bouchonné, de fabrication d’estampes sculptées sur les fruits, de chasse à la courge avec lots, etc.