Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Une digue de m de long, située à m de la côte et dont la crête sera immergée à m de profondeur
‘‘ La priorité absolue, c’est la sauvegarde du tombolo ouest, avec des contraintes de sécurité et de maintien maximum des activités nautiques ” Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères
Le conseil municipal d’Hyères s’est réuni hier à titre privé pour prendre connaissance de l’étude du cabinet d’ingénierie Artelia (plus d’un an de travail) et des solutions projetées. « Les diagnostics sont pratiquement les mêmes qu’il y a quelques années. Comprendre les raisons de l’érosion, n’estce pas une perte de temps ? On les connaît depuis longtemps... », a fait remarquer Patrick Collet (Rassemblement national). Ce à quoi les chefs de projet Cyrielle Cayrol et Marie Coutos-Thévenot ont répondu qu’il fallait affiner la compréhension de la courantologie et des transferts de sentiments, et la valider par une modélisation numérique. Isabelle Montfort, conseillère municipale de la majorité et présidente du parc national de Port-Cros a, elle, sollicité des comparatifs techniques, environnementaux et financiers pour les divers scénarii. Avant de présenter la solution retenue, un brise-lames ou atténuateur de houle, a été exclu le choix d’un ouvrage de fixation du front de mer comme on en trouve sur la façade atlantique (Lacanau). « Ce serait la protection maximale si on décidait de protéger la route du sel coûte que coûte, mais cela provoquerait à terme la disparition de la plage », ont dit les chefs de projet. Ce qui n’est pas le but recherché, la plage de l’Almanarre étant la signature de la ville d’Hyères. Après plusieurs modélisations par ordinateur (propagation de houle, observation des courants générés et des dégâts enregistrés sur le linéaire côtier), le choix d’Artelia se porte sur une digue longue de 450 m, large de 10 m, située à 150 m en mer, parallèle à la côte, et dont la crête se situera à 1 m en dessous du niveau de l’eau. L’objectif est d’atténuer le dynamisme de la houle et des courants pour freiner l’érosion ; observer le réengraissement naturel de la plage (ou pas), de part et d’autre de l’ouvrage. Pour retenir ce modèle, trois types de tempêtes ont été retenues : la largade décennale de sud-ouest, la cote annuelle de mistral et la tempête du 4 mars 2017. « En comparant les relevés, on sait que la digue sécurisera la zone sensible (1), ont noté les chefs de projet. Mais on reste humble sur les effets qu’elle générera sur le transport des sédiments. Le projet, chiffré à 2,50 M€, comprend un suivi qui pourrait consister en un rehaussement de digue, un rallongement ou des digues complémentaires. Rien n’est figé. Le début des travaux est espéré d’ici 12 à 18 mois, a confié Jean-Pierre Giran, maire d’Hyères : « Nous abordons cette question de façon responsable, non définitive, car comme toujours en matière d’environnement, il n’y a pas de solution idéale ». L’avantprojet sera soumis à autorisation des services de l’État, notamment sur l’effet prévisible de l’ouvrage sur les herbiers de posidonie. 1. Des bornes B7 à B12, entre le nord et la partie centrale du linéaire côtier.