Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Matéo le « bébé express », un Raphaëlois pure couche
Épaulée par trois sapeurs-pompiers, Myriam a donné la vie dans sa maison de Boulouris, trois quarts d’heure après avoir perdu les eaux. Les protagonistes reviennent sur cet « extraordinaire » moment
Dans plusieurs années, les jolis yeux clairs de Matéo se feront riboulants lorsque ses parents lui raconteront l’histoire de sa naissance. Le garçon pourrait même se décider à devenir pompier… Rembobinons. Il y a quelques jours, Myriam Castanier, qui entame sa 38e semaine de grossesse, pense passer une nuit tranquille à côté de son mari Mikaël. Leur vie va pourtant prendre un coup d’accélérateur et une bonne dose d’adrénaline...
Une césarienne prévue sept jours plus tard...
« J’avais une césarienne prévue sept jours plus tard, et, finalement, mon accouchement s’est déroulé par ‘‘voie basse’’. J’ai perdu les eaux et les contractions ont commencé. Avec mon mari, on s’est dit que je ne pourrais pas être à temps à l’hôpital, donc il a appelé les pompiers. À ce moment-là, juste avant l’arrivée rapide des secours, nous étions très stressés et déboussolés. » À 5 h 31, le sergent Cédric Clémence, les sapeurs Noémie Grohin et Xavier Riff déboulent au 189 avenue de Boulouris. « La maman était à l’étage, dans les toilettes, et on apercevait déjà le bébé, raconte Xavier Riff, par ailleurs policier municipal à Fréjus, en charge de la brigade nautique. Sur notre ticket d’intervention, il était marqué : ‘‘femme ayant perdu les eaux avec des contractions toutes les deux minutes’’. En fait, ça s’est passé très vite, on a appelé un renfort médical, mais à 5 h 35, le petit Matéo était là. Ça nous a paru très long. Nous avons une formation générale sur les accouchements, sans les détails. J’ai donné une petite tape sur les fesses, puis j’ai senti que Matéo commençait à se raidir et qu’il prenait une bonne bouffée d’air. » L’instant où tous les visages s’illuminent et les larmes embuent les yeux. Une charge émotionnelle pour les parents comme
les sapeurs-pompiers. « Dans une carrière, c’est rarissime, témoignent, en écho, le sergent Clémence et le sapeur Riff, deux pères de famille. C’est une expérience stressante mais incroyable. »
Pour Noémie, cette nuit constitue assurément « le meilleur souvenir, avec la plus forte émotion » de sa jeune carrière. Les parents n’en reviennent pas
non plus. « Matéo est arrivé trois quarts d’heure après que j’ai perdu les eaux. Normalement, il faut compter 6 ou 7 heures... ». Mikaël, papa pour la deuxième fois (1), est passé par tous les
états. « C’était fort émotionnellement, tout est allé si vite. L’essentiel est que notre bébé express soit en bonne santé ainsi que sa maman. »
Le bébé et sa maman se portent très bien
Juste après l’accouchement, définitivement rassurée par l’arrivée du médecin, Myriam a dû être brancardée – car elle devait rester allongée – depuis l’étage de la maison jusque dans le véhicule des pompiers. Direction l’hôpital Bonnet de Fréjus. Premiers examens et première pesée du nouveau né : 2,8 kg. Lui et sa maman se portent très bien. Après le temps du repos vient celui des démarches administratives pour mettre, noir sur blanc, une autre singularité propre à Matéo : il est né à Saint-Raphaël ! Chose rare, car le nombre d’accouchements assistés à domicile reste marginal. Installés dans la cité de l’archange depuis deux ans, Myriam et Mikaël possèdent désormais un lien fort qui les unit à cette ville. Et avec les trois sapeurspompiers qu’ils ont retrouvés chez eux avec grand plaisir, pour une photo de famille ‘‘collector’’.
C’est rarissime dans une carrière. C’est une expérience stressante mais incroyable. ”