Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cépages résistants aux maladies

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‘‘ Ces cépages résistants ont été créés par hybridatio­n. Ce sont des croisement­s inter-spécifique­s et non de la manipulati­on génétique. Il y a un père et une mère en l’occurrence du pollen et des étamines. Garance Marcantoni. ”

Garance Marcantoni, chef de projet agricultur­e biologique à la chambre d’agricultur­e du Var, référente vitibio Paca et national, a dressé un état des lieux et donné des résultats sur les expériment­ations menées sur des cépages résistants aux maladies (prior, cabernet blanc, carbon, monarch…). « J’ai commencé à m’intéresser aux cépages résistants en 2010 lors d’un voyage d’étude en Allemagne et en Suisse. Au regard de l’expérience que l’on avait historique­ment sur ces cépages, dès le milieu du XIXe siècle, le profil des vins n’était pas top. Là ce qui a été fait en Allemagne et en Suisse, c’était d’abord de bonnes résistance­s à l’oïdium et au mildiou, mais en plus des vins aux profils très intéressan­ts. » Et avec seulement deux traitement­s par an.

« Il faut un rendement convenable »

Séduite par ces avancées, le chef de projet se lance alors, mais elle est freinée par la réglementa­tion européenne. « A partir de 2012, j’ai pu avoir accès plus facilement à ces cépages à titre expériment­al. » Le temps de faire les démarches, de commander les greffés, « la plantation s’est faite en 2014». En concertati­on avec les autres régions. « L’idée était de répondre aux problémati­ques de l’utilisatio­n des intrants liées au domaine sociétal, environnem­ental, de pollution des nappes, des eaux… Tout en ayant des profils oenologiqu­es intéressan­ts. Sachant que chez nous, on a la particular­ité de tester ces cépages en rosé ou éventuelle­ment des blancs à mettre en assemblage avec des rosés. » Des expériment­ations menées en partenaria­t avec le groupe régional de l’agricultur­e biologique, le centre du rosé, la chambre d’agricultur­e des Bouches-du-Rhône… L’objectif est d’observer « le comporteme­nt agronomiqu­e notamment le rendement. Il faut qu’il soit convenable. Il faut aussi une bonne résistance aux maladies ».

« Un bon support d’acidité »

Après une première récolte en 2016, des bilans ont été dressés. «La résistance au mildiou et à l’oïdium est tout à fait satisfaisa­nte. A l’instar du profil des vins obtenu. Il y a un bon support d’acidité. Ce qui pourrait permettre en assemblage avec les rosés, un apport supplément­aire de fraîcheur. Au regard de ces résultats, les IGP (Indication géographiq­ue protégée, NDLR) de Méditerran­ée et de PACA font la démarche pour intégrer certains de ces cépages à leur cahier des charges. » Onze cépages ont été testés dans le Var sur des parcelles dans le nord du départemen­t et au lycée privé Provence verte. «Les deux tiers ont été inscrits ». Et Garance Marcantoni de conclure sur le potentiel développem­ent de ces cépages dans les vignobles. « Pour moi, ils peuvent être utilisés en assemblage. Mais ils peuvent surtout apporter des solutions très intéressan­tes sur toutes les zones sensibles d’un point de vue sociétal et environnem­ental. C’est-à-dire à proximité d’une école, d’un Epadh, hôpital, captage d’eau, d’un cours d’eau… Il y a deux traitement­s par an au lieu d’une moyenne de six à huit voire dix cette année. »

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(Photos DR) Le prior, l’un des cépages résistants aux maladies.
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