Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Enherbement naturel ou semé
Marine Balue, chef du service environnement et productions pérennes à la chambre d’agriculture, est intervenue au sujet des démarches d’accompagnement des viticulteurs sur les changements de pratiques de désherbage. « Le but est de trouver des alternatives au chimique. » Comme l’enherbement – « naturel ou semé » – dans les vignes avec des essais sur une vingtaine de parcelles pilotes dans le département. « L’objectif est d’ouvrir à cette pratique un maximum de surfaces. Et de laisser l’herbe le plus longtemps possible dans l’année. » Mais dans un contexte méditerranéen « où l’on peut avoir une concurrence assez forte au niveau de l’eau et de l’azote, c’est quasiment impossible d’avoir de l’herbe partout et toute l’année dans les vignobles. L’idée est d’accompagner les viticulteurs à adapter leur stratégie d’enherbement. A quel moment on le met en place ? Sur tous les rangs, ou un sur deux ou sur trois ? Jusqu’à quand on peut garder cette herbe dans les vignes ? Estce qu’une simple tonte suffit ? Ou fautil enlever le couvert au moins en partie ? »
« Une alternative »
Cette méthode s’inscrit dans une démarche environnementale. « Des mauvaises herbes se développent dans les rangs. Pour les détruire, on a deux solutions : l’herbicide chimique ou le travail mécanique de la pioche à la charrue. L’autre alternative est donc de mettre en place un enherbement de qualité qui va faire concurrence à ces mauvaises heures. Par ailleurs, il y a un intérêt pour l’activité biologique du sol et ça améliore sa portance. » Dans certains cas, l’herbe naturelle –« elle peut être très concurrentielle et envahissante comme le chiendent » – est remplacée par des semis. « On a la possibilité de sélectionner les variétés. On teste des mélanges de trèfles. Ça peut être de l’orge, du blé, de l’avoine… Selon le type de sol et les conditions climatiques, on va s’orienter sur tel ou tel type de semences. Certaines fournissent des éléments minéraux à la vigne au moment où l’on va enfouir le couvert végétal. » Des tests ont été multipliés par secteur et groupe de travail : Carami-Issole, golfe de Saint-Tropez, Gapeau-Eygoutier… « On a commencé à travailler dans la zone Argens amont sur l’aspect enherbement afin de réduire ruissellement et érosion pour limiter les inondations. »