Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le vitipastoralisme ou le pâturage dans les vignobles
Julie Mazeau, conseillère viticole à la chambre d’agriculture et Sabine Debit du Cerpam (Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée) ont évoqué lors de cette réunion l’étude sur le vitipastoralisme. « Elle a débuté à l’automne 2017. Le principe est de mesurer l’impact du pâturage (des moutons, NDLR) dans les vignes. Et ce sur plusieurs paramètres : la vigne en elle-même, le sol, les troupeaux, le raisin et la récolte. L’année prochaine, il y aura des dégustations de vins. » Pour aller jusqu’au bout de la démarche. « Nous cherchons à mesurer plusieurs conditions. L’effet du pâturage avec une comparaison sur les parcelles non-patûrées. L’effet du terroir avec également une comparaison sur le grès permien de la plaine des Maures et l’argilocalcaire du haut Var. Et par rapport au travail du sol, uniquement mécanique en bio, mécanique et chimique en conventionnel. »
« Montrer le bénéfice de ce système mixte »
Cette étude s’appuie sur un pâturage « de la fin des vendanges au débourrement de la vigne ». Les troupeaux ne peuvent pas entrer dans les vignobles toute l’année. Transhumance par exemple et stades du développement du végétal obligent. Et les conditions doivent être réunies avec un impératif la présence d’herbe dans les rangs et leur accessibilité, liées notamment à la météo. La sécheresse en 2017 et les pluies abondantes cette année sont deux exemples opposés. « L’objectif est de moderniser, développer et montrer le bénéfice de ce système mixte dans lequel viticulteurs et éleveurs peuvent trouver un intérêt. » Pour les premiers dans le cadre de la gestion de l’enherbement, « ça leur permet de limiter l’utilisation du tracteur, les passages avec du matériel, d’utiliser moins d’intrants, herbicides et engrais, et donc de réduire les coûts. » Pour les éleveurs, « certains passent six mois de l’année dans les vignes (bilan d’une enquête menée en 2016, auprès des éleveurs dont les troupeaux pâturent dans les vignobles, NDLR). C’est loin d’être négligeable. Il y a du potentiel. Ça leur permet de sortir des forêts où il y a des risques de prédation (attaques de loups, NDLR) .» Et d’étendre également leurs surfaces potentielles de pâturage. Un gagnant-gagnant à mettre en exergue. « Notre travail est de conseiller, d’accompagner les uns et les autres dans cette démarche environnementale. »