Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un arrêt maladie sur quatre n’est pas suivi par les salariés
Les arrêts maladie de longue durée ont tendance à s’allonger dans le monde de l’entreprise et près d’un arrêt maladie sur quatre n’est pas suivi par les salariés, selon une étude de Malakoff Médéric publiée hier. Cette étude est rendue publique au moment où l’Inspection générale des affaires sociales, l’IGAS, réunit de nouveau, hier et aujourd’hui, les partenaires sociaux. L’objectif est d’enrayer la hausse des arrêts maladie longue durée car la facture des arrêts de travail augmente de 4 % par an.
La durée des arrêts longs est en hausse de %
Selon l’étude de Malakoff Médéric, la durée moyenne des arrêts longs, ceux de plus de 30 jours, a augmenté de 10 % entre 2012 et 2016. Ce sont justement ces arrêts longs que le gouvernement a dans son collimateur et qui coûtent le plus cher à la Sécurité sociale. La deuxième tendance révélée par l’étude est que de nombreux salariés ne respectent pas les arrêts maladie qui leur sont prescrits. Près d’un arrêt maladie sur quatre (23 %) n’est pas suivi par le salarié. Soit il reprend avant, soit il ne s’arrête pas du tout. C’est un chiffre en hausse de quatre points.
Surtout chez les cadres et les dirigeants
C’est surtout chez les cadres et chez les dirigeants que l’on trouve ces travailleurs jusqu’au-boutistes. 22 % des cadres ne respectent pas du tout leur arrêt contre seulement 11 % des ouvriers. Une attitude que finissent par regretter ceux qui travaillent en étant malades. Ils sont quasiment un sur deux à estimer a posteriori qu’ils ont fait le mauvais choix. Selon eux, ce refus de s’arrêter a eu un impact sur leur productivité et sur la qualité de leur travail. Ils sont même 24 % à estimer que cela a rallongé la durée de leur maladie et 22 % à penser que cela a provoqué une rechute. La semaine dernière, une étude avait chiffré à près de 108 milliards d’euros le coût de l’absentéisme, l’équivalent du budget de l’Éducation nationale. Le livre est sorti voilà plusieurs semaines déjà. Mais l’actualité vient lui donner une résonance toute particulière. Ecrivain et président de Respire, association nationale pour l’amélioration de la qualité de l’air, Olivier Blond s’efforce de promouvoir une « écologie joyeuse, fondée sur la justice et l’innovation ». Un vade-mecum de circonstance qui pourrait servir de livre de chevet à Emmanuel Macron. Même si, disons-le d’entrée, il ne contient évidemment aucune solution miracle. L’enjeu est connu : « Remettre l’être humain au coeur des problématiques environnementales », comme l’écrit Yann Arthus-Bertrand en préface. Olivier Blond part du constat que la pollution de l’air, troisième cause de mortalité après le tabac et l’alcool, tue personnes chaque année en France. Pour mesurer aussitôt que la lutte contre la pollution automobile expose au procès en écologie punitive. Anne Hidalgo en sait quelque chose. Pour réconcilier avec une écologie qui tende, « par- delà la morale, à aider les gens plutôt qu’à faire leur bien malgré eux », l’auteur tourne autour de solutions connues et ciblées : mieux identifier les foyers qu’il faut vraiment aider à changer de voiture, remédier à la déshérence des trains de banlieue et investir dans les transports collectifs, encourager les mobilités alternatives (marche, vélo, trottinette, covoiturage), en mettant l’accent sur les voitures partagées. « Chaque véhicule Autolib’, à Paris, remplace trois voitures particulières et libère deux places de parking. » Pour évacuer enfin le ressenti d’une fiscalité écologique punitive, il propose de lui substituer le principe du pollueur-payeur et de taxer tout autant les autres sources de pollution que la voiture. « Pour changer le monde, dit-il, il ne suffit pas d’être de bonne volonté, il s’agit à présent d’être malin. » Avis à l’Elysée…
Pour en finir avec l’écologie punitive, Editions Grasset, 180 pages, 17 euros.