Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Comme on se retrouve !
La compétition va se terminer comme elle a commencé, par un choc avec la Russie, pour des Bleues qui espèrent renverser la tendance et remporter leur premier titre continental
La Russie, c’est le dernier verrou. Ces dernières années, les handballeuses françaises ont battu toutes les grandes puissances : la Norvège l’an passé en finale du Championnat du monde, les Pays-Bas aux Jeux de Rio et encore vendredi en demi-finales de l’Euro, le Danemark, la Suède, la Roumanie, la Hongrie et les autres... mais pas la Russie. Il y a deux semaines, elles se sont inclinées dans le match d’ouverture à Nancy (26-23). Mais la défaite qui a fait le plus mal reste celle de la finale olympique en 2016 (2219). À Rio, les Russes s’étaient aussi imposées en poule. Qu’en sera-t-il cet après-midi, quand sonnera l’heure du choc final à ParisBercy (17 h 30) ? « Ce qui est difficile avec elles, c’est l’intensité physique qu’elles imposent. Ce sont de super joueuses à tous les postes. Quand tu en contrôles une, il y en a une autre qui prend
“Bercy,
c’est une salle qui respire le handball. Les garçons y ont déjà gagné deux titres... Donc, vous supposez la suite !”
OLIVIER KRUMBHOLZ le relais », souligne la capitaine Siraba Dembélé, qui jouait encore l’an passé avec de nombreuses internationales russes dans le club de Rostov. Celle qu’il faudra surveiller au plus près est Anna Vyakhireva, l’arrière de poche (1,68 m), qui a encore fait des ravages en demi-finales contre la Roumanie vendredi avec sa patte gauche, ses démarrages et sa vista qui lui ont permis de marquer pas moins de treize buts. Ce ne seront pas des retrouvailles entre amis, en tout cas pas pour l’entraîneur français Olivier Krumbholz qui n’a « pas apprécié » que les Russes « balancent » leur dernier match de poule contre la Suède, sans enjeu pour elles, mercredi, pour mettre la pression sur les Bleues qui se retrouvaient dans l’obligation de l’emporter contre la Serbie pour aller dans le dernier carré.
« Envoyer du bois en défense »
Alexandra Lacrabère en avait tiré la conclusion positive que les Russes avaient « peur de les retrouver en finale ». Par rapport au match de Nancy, les championnes du monde ont l’impression d’avoir « fait du chemin », selon Krumbholz, mais aussi d’avoir encore la place pour « faire mieux », Le petit plus qui peut faire la différence, les Françaises pensent pouvoir l’apporter en défense. « Il va falloir envoyer du bois comme on ne l’a pas encore fait dans la durée. On n’était pas très satisfaites de nos entrées défensives dans les deux matchs précédents, les dix premières minutes contre la Suède et la Serbie, un peu mitigées. On a envie comme dit Siraba Dembélé. de retrouver la stabilité qui fait notre force. C’était mieux (contre les Pays-Bas) mais ce n’était pas encore ce qu’on peut faire de mieux » ,estime Estelle Nzé-Minko. En attaque, il ne faut rien changer et confirmer les formidables progrès montrés depuis le début de l’Euro dans ce secteur qui a souvent été défaillant dans le passé. Nzé-Minko en a été le fer de lance, encore contre les Pays-Bas avec six buts marqués, et toujours dans les moments cruciaux. L’objectif d’un titre à l’Euro, devant le public français, se suffit bien sûr à lui-même. Mais en cas de victoire, il y aura un bonus que les Bleues savoureront dans les mois à venir, un ticket pour les jeux Olympiques de Tokyo en 2020.