Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Maurizio Cattelan voit rouge
Une « Croix Rouge » de l’artiste iconoclaste passe sous le marteau le 16 décembre à Cannes
Le 16 décembre, l’étude Cannes Enchères met en vente une oeuvre du célèbre artiste italien Maurizio Cattelan : Red Cross – 1997, un néon en métal et acrylique. Seuls 3 exemplaires existent de cette « croix rouge », estimée entre 50 000 et 70 000 €. L’objet rappelle le signe typiquement utilisé pour désigner une pharmacie. Placée devant une galerie milanaise en 1997, la croix semblait « indiquer un endroit qui vend des médicaments et non de l’art », a déclaré Nancy Spector, la conservatrice du musée Guggenheim à New York. Un signe pouvant suggérer l’idée « que l’art à l’intérieur peut offrir le même remède qu’une aspirine », a souligné la conservatrice. Né à Padoue en 1960, Maurizio Cattelan est particulièrement prisé des collectionneurs depuis la fin des années 2000. Cet enfant terrible de l’art multiplie les provocations et les scandales. Le grand public le connaît pour certaines de ses oeuvres phares : la sculpture polémique « Him »notamment (2001), représentant Adolf Hitler à genoux en train de prier et qui s’est vendue pour plus de 15 millions d’euros chez Christie’s à New York en 2016 ; la « Nona Ora » également, qui met en scène un pape JeanPaul II en cire écrasé par une météorite et tenant fermement sa férule entre ses mains. On lui doit aussi un imposant et politiquement incorrect doigt d’honneur, intitulé L.O.V.E. et placé devant la bourse de Milan. Au début des années 90, l’artiste iconoclaste ouvre sa galerie, la Wrong Gallery, un espace toujours fermé dans lequel rien ne se vend. Sur la porte, une pancarte annonçait la couleur : « Fuck off we’re closed ». Il fonde aussi en 2009 sa propre fondation, Oblomov, permettant à un artiste de vivre pendant un an à la condition qu’il n’expose pas son travail. Lors de la rétrospective de son oeuvre au musée Guggenheim de New-York en 2011, le plasticien surprend le public et les collectionneurs en annonçant sa retraite artistique. Depuis, Cattelan gère des magazines, comme le provocant Toilet Paper, et ne produit (quasiment) plus rien. Il a tout de même fait parler à nouveau de lui en 2016, en exposant sa dernière oeuvre : des toilettes en or massif, opérationnelles et utilisées par plus de 100 000 personnes au musée Guggenheim !