Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’hypnose médicale
Nous sommes très sensibles, très influençables lorsqu’il s’agit de douleur. Le Dr Jean-Marc Benhaiem, directeur du diplôme universitaire d’hypnose médicale à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et attaché au Centre d’étude et de traitement de la douleur à l’hôpital Cochin, l’a prouvé. Face une salle comble, il suggère à chacun de prêter attention à... sa peau. Et au bout de quelques minutes, plusieurs personnes commencent à se gratter. « Lorsque vous vous concentrez sur votre peau, vous finissez par ressentir des démangeaisons.» La douleur fonctionne sur le même principe. L’hypnose est aujourd’hui entrée jusque dans les blocs opératoires. Pour cela, le soignant (formé à la discipline) s’intéresse au patient : il lui parle et fait doucement diversion pour qu’il ne pense pas ou plus à ses craintes. Petit à petit, la perception du patient va changer, il se retrouve immergé dans le virtuel (il s’imagine être dans un endroit plaisant par exemple). « L’hypnose est un savant mélange entre la science biomédicale, la philosophie et une part très subjective, résume le Dr Benhaiem. Le dialogue est primordial car ce sont les expériences passées qui vont déterminer la souffrance d’un patient. C’est en discutant que le soignant va trouver un point d’appui, une accroche pour lui permettre de s’apaiser. Ensuite, il va l’accompagner, il répond aux questions, rassure... voire déstabilise le patient ancré dans ses certitudes. Enfin, il s’installe et agit dans le présent car le patient ne doit pas ressasser mais être là ici et maintenant. Il ne doit pas penser mais ressentir : il quitte le rationnel, l’intellect, pour se raccorder au sensoriel. Il ressent la situation sans émotion.» L’hypnose ne s’adresse pas à tous. Il faut être dans un certain état d’esprit : « le patient qui veut bien consulter est en train de guérir. En quelque sorte, c’est un bien portant qui est juste désorienté ! »