Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un collier de  ans aux enchères

Une parure sumérienne de cornaline et agate s’apprête à passer sous le marteau à Monaco

- PAR LAURENCE GUIDICELLI

C’est un véritable voyage dans le temps que propose l’Hôtel des ventes de Monte Carlo le 22 janvier, avec 140 lots antiques mis aux enchères. Parmi eux figure un incroyable collier d’apparat sumérien vieux de plus de 5000 ans ! « le C’est monde. une parure Elle était spectacula­ire, destinée à il un y en personnage a très peu dans très important, une princesse peut-être », confie Bianca Massard, expert de la vente. Fabriqué aux alentours du IIIe milénaire av. J.-C., le bijou provient de Sumer, l’une des plus anciennes civilisati­ons connues, qui s’est développée à l’extrême sud de la Mésopotami­e (actuel Irak) à la fin du IVe millénaire avant J.-C. Ce double collier, issu d’une collection privée parisienne, se compose de sept et onze rangées de perles de cornaline et d’agate. « Elles étaient considérée­s comme des pierres précieuses à l’époque. Le façonnage des perles est remarquabl­e », précise Bianca Massard. Chaque rangée est séparée par une fine tige de bois et de petites perles de pierres blanches. Estimée entre 50 000 € et 80 000 €, l’imposante et fragile parure a traversé les siècles témoignant de l’étendue de la civilisati­on sumérienne. « Un véritable réseau commercial était mis en place pour la production de bijoux et d’objets, avec des matières premières en provenance de l’Asie et du Proche et du Moyen-Orient », souligne l’expert. La vacation du 22 janvier dispersera aussi une partie de la remarquabl­e collection d’antiquités archéologi­ques du Libanais Hekmat Nassif (19121998) et de son épouse Madeleine, avec notamment un rarissime groupe statuaire en bronze originaire de Syrie du Nord, et évalué entre 15 000 et 18 000 €. Réalisé entre 2100 ans et 1900 ans av J.-C., la sculpture représente deux personnage­s debout. « On en a quasiment jamais vu. L’alliage cuivreux est très fin et fragile, c’est exceptionn­el que l’objet soit dans

cet état de conservati­on », souligne Bianca Massard. D’autres lots devraient attiser les convoitise­s, comme ce balsamaire en verre bleu (IVe - VIe siècle), issu de Syrie ou de Palestine, et alternant les motifs de menorah et d’épis de blé, ou bien cette statuette du dieu Thôt-Ibis en faïence bleue (30 000 - 35 000 €), datant de 1085-730 av. J.-C. et provenant de la ville d’Hermopolis Magna. Les objets seront exposés à l’étude de l’Hôtel des Ventes de Monaco à partir du 19 janvier.

 ??  ?? Rare groupe statuaire – Syrie du Nord, fin du IIIe millénaire av. J.-C. - début du IIe millénaire av. J.-C. - Estimation :     €.
Rare groupe statuaire – Syrie du Nord, fin du IIIe millénaire av. J.-C. - début du IIe millénaire av. J.-C. - Estimation :     €.
 ??  ?? Double collier en perles de cornaline et d’agate – Mésopotami­e, Sumer – IIIe millénaire av. J.-C.- x cm - Estimation :   –   €.
Double collier en perles de cornaline et d’agate – Mésopotami­e, Sumer – IIIe millénaire av. J.-C.- x cm - Estimation :   –   €.

Newspapers in French

Newspapers from France