Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Toujours convalescent
Dans un vélodrome hostile, les hommes du président Eyraud incapables de battre l’AS Monaco qui pointe à l’avant-dernière place n’ont vraiment pas été à la fête. Cette fois c’est grave
Les fans avaient promis l’enfer aux Olympiens. En rupture avec Rudi Garcia soutenu bec et ongles par le président Jacques-Henri Eyraud, désormais honni, les différents clubs de supporters attendaient cette confrontation face aux relégables Monégasques pour voir ou faire tomber des têtes. Le décor était planté avant même le coup d’envoi. Dans le virage nord, des banderoles annonçaient la couleur. L’une faisait référence à l’honneur perdu avec un vibrant «Porter ce maillot est une chance, lui faire honneur est un devoir ». Une autre réclamait plus de résultats que de belles paroles « OM Champions Project. OM Nation. Stoppez la communication, passez à l’action». Plus argenté et gauloise, une dernière stipulait : «Vous voulez tous beaucoup d’argent, achetez-vous des c... ». Le tout agrémenté de fumigènes provocateurs. Dans le virage sud, le divorce paraissait là aussi consommé. Ce petit florilège l’atteste : « Humiliés en Europe et en coupes, dirigeants, coach, joueurs, vous êtes la honte de Marseille » mais aussi « Une escroquerie en bande organisée » suivie par des figurines de Picsou et une bordée de sifflets. La pièce du boulevard Michelet pouvait frapper les trois coups. Acte 1. Avec des Olympiens enfin volontaires, Lopez au quart d’heure de jeu frappait des vingt mètres un ballon mal dégagé. Un rebond devant la ligne et une faute de main de Benaglio permettaient au Marseillais pur jus de récolter les premiers fruits de la domination initiale. Acte 2. À la demi-heure de jeu, Monaco sortait petit à petit de sa coquille. Tielemans d’un ballon plongeant ratait de peu la cible, alors que le portier marseillais, pour son 502e match sous les couleurs olympiennes paraissait battu. Mais presque aussitôt, sur un centre mal renvoyé par Amavi, Henrichs laissait judicieusement le ballon à son capitaine qui d’une frappe décroisée trompait Mandanda masqué. Le Vélodrome grondait. Et sans plus attendre, il invitait le président Eyraud à des pratiques contre nature et Garcia à la démission.
Payet sort furieux
Acte 3. Un chemin de croix pour des Marseillais qui étaient désormais recroquevillés sur le terrain et coincés dans leur tête. Tétanisés dans leur cathédrale désormais hostile, ils subissaient. Et Golovin idéalement servi ratait l’immanquable seul à dix mètres de la cage. À présent, à chaque passe des Monégasques, les « olé » fusaient. Dans un sursaut d’orgueil, sur un centre de Strootman, Ocampos sur l’action touchait la cheville du portier monégasque alors que Thauvin avait suivi et marqué. La vidéo annulait le but. Entre temps, Payet sorti s’embrouillait alors avec son entraîneur. Dans le dernier quart d’heure, l’OM poussait jetant toutes ses forces dans la bataille désordonnée. Mais les centres de Njie, le marathon de Gustavo, les relais de Sanson, les têtes de Thauvin ne pouvaient rien changer. Les dernières banderilles étaient posées. En vain. La mise à mort programmée du staff olympien ajournée. La faute aux hommes de Thierry Henry qui ne sont pas parvenus à leurs. Il ne restait plus qu’à l’issue de ce demi-échec d’aller écouter les sempiternelles explications alambiquées ou les excuses vaseuses d’un Rudi Garcia sur la sellette populaire. Le rideau rouge est tombé sur des « direction démission ». Reste à attendre l’acte 4 de cette tragi-comédie.