Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un Seynois éborgné près du stade Mayol

Le bilan s’est alourdi au lendemain de la manifestat­ion organisée par les Gilets jaunes à Toulon. Le projectile, qui a éborgné cet homme de 35 ans, n’est pas encore identifié

- V.G. vgeorges@nicematin.fr

Au lendemain de l’événement organisé par les Gilets jaunes à Toulon, le bilan humain s’est alourdi. On a appris hier matin qu’un participan­t à la manifestat­ion a été blessé à la tête, alors qu’il se trouvait, samedi en début de soirée, au niveau du carrefour Bonaparte, près du stade Mayol. Atteint à l’oeil gauche, il a été dans un premier temps soigné par des secouriste­s près de la station-service, puis transporté par les sapeurs-pompiers au centre hospitalie­r Sainte-Musse, où il a été immédiatem­ent pris en charge par les urgences. Cet habitant de La Seyne, âgé de 35 ans, a été opéré dans la soirée par un chirurgien en ophtalmolo­gie mais son organe n’a pu être sauvé. C’est la seule certitude dans ce drame dont les conditions sont pour l’instant inconnues. Une enquête est en cours.

Un tir de lanceur de balles de défense ?

Hier, Abdelkader Radjah, professeur de physique chimie et frère de la victime, racontait : « Nous, la famille, avons été prévenus cet après-midi, à 15 heures. Nous sommes tout de suite allés voir mon petit frère. Je l’ai vu, il ne se souvient plus de rien. On tombe des nues, on voit ça à la télévision… ». Selon cet enseignant «mon frère n’est pas le genre de personne à s’engager. Il ne portait pas de gilet jaune. Il était avec trois copains, qui m’ont dit qu’ils allaient voir un ami. Pour eux, ça ne peut être qu’un tir de FlashBall® », (c’est-à-dire un lanceur de balles de défense, Ndlr). La famille, qui a l’intention de porter plainte, va consulter un avocat. Le procureur de la République de Toulon, Bernard Marchal, indiquait hier soir : « Un participan­t, à quel titre (?), à la manifestat­ion souffre d’une blessure grave à l’oeil. Les policiers se sont rendus à son chevet à l’hôpital ce matin pour l’entendre. Cette audition n’a pas été possible. Quel projectile est en cause ? Je n’exclus rien ». Le rapport du médecin qui a opéré le Seynois, attendu aujourd’hui, va sans doute éclairer les enquêteurs. Ce n’est pas le seul incident à déplorer.

Deux journalist­es menacés et agressés

L’Agence France Presse a également informé que deux de ses journalist­es vidéo ont été menacés alors qu’ils filmaient des échauffour­ées à Toulon, avant de trouver refuge dans un restaurant. D’abord pris à partie par un jeune homme sans gilet jaune, ils ont été poursuivis par une dizaine de personnes et ont reçu « des claques dans le dos, dans la caméra » et un « coup de pied (...) dans la hanche » , a raconté l’un d’eux, choqué. Les scènes de violence ont conduit à l’interpella­tion de sept personnes, dont un homme soupçonné d’avoir sérieuseme­nt blessé un policier à la tête le samedi précédent (nos éditions d’hier). Deux individus, contre lesquels des faits d’outrages ont été retenus, sont convoqués en justice. Les autres devraient être déférés aujourd’hui devant le parquet de Toulon et probableme­nt présentés en comparutio­n immédiate devant le tribunal correction­nel.

 ?? (Photos Frank Muller/Luc Boutria) ?? Les policiers ont chargé samedi soir les personnes qui perturbaie­nt la circulatio­n et ne voulaient pas dégager les abords du stade Mayol.
(Photos Frank Muller/Luc Boutria) Les policiers ont chargé samedi soir les personnes qui perturbaie­nt la circulatio­n et ne voulaient pas dégager les abords du stade Mayol.
 ??  ?? Les forces de l’ordre ont été sifflées, insultées, provoquées par certains individus, dont certains en gilets jaunes, après la dispersion du mouvement.
Les forces de l’ordre ont été sifflées, insultées, provoquées par certains individus, dont certains en gilets jaunes, après la dispersion du mouvement.

Newspapers in French

Newspapers from France