Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le détail des opérations

Après un demi-siècle d’attente, les familles des 52 marins de La Minerve vont enfin savoir où gît l’épave du submersibl­e, au large de Toulon. Mardi, la ministre des Armées a annoncé la reprise des recherches

- PIERRE-LOUIS PAGÈS plpages@varmatin.com 1. Lire nos éditionsde­s24janvier­et 14 octobre 2018.

L’opiniâtret­é des familles des victimes( 1) aura fini par payer. Cinquante et un an après la tragique disparitio­n du sous-marin Minerve, le 27 janvier 1968, au large de Toulon, les recherches pour tenter de retrouver l’épave du submersibl­e vont reprendre. Florence Parly, la ministre des Armées, l’a officielle­ment annoncé mardi en début de soirée dans un communiqué.

Entre prudence et optimisme

« On est évidemment très heureux de la reprise des recherches. Pour les familles des 52 membres d’équipage disparus, cette décision est un immense soulagemen­t. Depuis 1968, on vivait avec un sentiment d’inachevé, voire d’abandon… On va enfin savoir avec précision où repose l’épave de la Minerve. Et, qui sait, on aura peut-être quelques explicatio­ns sur les causes de l’accident », confie Hervé Fauve, le fils orphelin du dernier commandant de la Minerve. Si Florence Parly reste très prudente – « la ministre tient à souligner que, malgré les progrès technologi­ques, des recherches par plus de 2000 mètres de fonds restent complexes et sans certitude d’aboutir », peut-on lire dans le communiqué – Hervé Fauve, lui, n’a aucun doute sur la réussite des prochaines recherches. Mais pas d’empresseme­nt non plus. Averti en amont de l’annonce ministérie­lle par le chef d’état-major de la Marine – l’amiral Christophe Prazuck –, Hervé Fauve affiche une confiance absolue dans les équipement­s de haute technologi­e disponible­s aujourd’hui. Mais il sait qu’il faudra probableme­nt attendre la fin de l’année pour enfin pouvoir marquer la position de l’épave de la Minerve d’une croix sur une carte marine. C’est sans doute le message qui ressortira de la réunion d’informatio­n à laquelle sont conviées les familles des marins, lundi 11 février au matin, à Balard, le « pentagone » français. « Pour l’instant, six familles ont répondu présent à l’invitation de l’amiral Vaujour en charge du dossier au ministère des Armées. Pendant trois heures, on devrait nous expliquer en détail le déroulemen­t des opérations de recherches », explique Hervé Fauve.

De longues recherches en perspectiv­e

D’après nos informatio­ns, ces recherches, placées localement sous la responsabi­lité de l’amiral en chef pour la Méditerran­ée (le viceamiral d’escadre du Ché), devraient se déroulaien­t en deux phases. Au mois de juillet prochain, un quadrillag­e serré de la zone où l’épave de la Minerve a, selon les enregistre­ments sismiques de son implosion il y a 51 ans, toutes les chances de se trouver, sera effectué grâce au sondeur multifaisc­eaux du Pourquoi Pas ? navire océanograp­hique que se partagent l’Ifremer et la Marine nationale. Et plus précisémen­t le service hydrograph­ique et océanograp­hique de la Marine (SHOM). « Au besoin, on pourra même utiliser un équipement plus précis à partir d’un robot sous-marin autonome », ajoute notre source. Après une analyse fine de la cartograph­ie des fonds ainsi réalisée, une deuxième campagne débutera à l’automne. Pour le Nautile, sous-marin de poche de l’Ifremer connu pour avoir exploré l’épave du Titanic en 1987, il s’agira d’aller prendre des photos des échos les plus pertinents détectés précédemme­nt. Selon nos informatio­ns, « outre la profondeur, la difficulté réside dans le fait que la Minerve n’est pas la seule épave présente dans la zone ». Le service historique de la Marine devrait d’ailleurs être associé à l’analyse de la cartograph­ie des fonds marins. En fait, les recherches annoncées par Florence Parly reprendron­t officielle­ment dès ce mois de février. Mettant à profit les essais programmés du Pourquoi Pas ? et du Nautile, qui sortent de chantier, il a en effet été décidé que ces tests se déroulerai­ent finalement dans la zone supposée du naufrage de la Minerve. Mais, sauf miracle, le sous-marin disparu le 27 janvier 1968 a peu de chances d’être retrouvé à cette occasion.

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Le sous-marin avait disparu au large le  janvier 
 ?? (Photos DR et archives V. M) ?? Cinquante et un an après le drame, le mystère sur la disparitio­n du sous-marin Minerve pourrait enfin se dissiper. Mardi, pour la plus grande satisfacti­on des familles des  marins engloutis, la ministre des Armées Florence Parly a en effet annoncé la reprise très prochaine des recherches. À l’époque, le général De Gaulle était venu réconforte­r les proches lors d’une cérémonie, place d’Armes, à Toulon.
(Photos DR et archives V. M) Cinquante et un an après le drame, le mystère sur la disparitio­n du sous-marin Minerve pourrait enfin se dissiper. Mardi, pour la plus grande satisfacti­on des familles des  marins engloutis, la ministre des Armées Florence Parly a en effet annoncé la reprise très prochaine des recherches. À l’époque, le général De Gaulle était venu réconforte­r les proches lors d’une cérémonie, place d’Armes, à Toulon.
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 ?? (Photos DR) ?? Ci- dessus : équipé d’un sondeur multifaisc­eaux, le Pourquoi pas ?, navire océanograp­hique que se partagent l’Ifremer et la Marine nationale devrait participer très prochainem­ent aux nouvelles recherches du sousmarin Minerve. C’est de ce même navire que sera mis en oeuvre le Nautile, sous-marin de poche (à gauche).
(Photos DR) Ci- dessus : équipé d’un sondeur multifaisc­eaux, le Pourquoi pas ?, navire océanograp­hique que se partagent l’Ifremer et la Marine nationale devrait participer très prochainem­ent aux nouvelles recherches du sousmarin Minerve. C’est de ce même navire que sera mis en oeuvre le Nautile, sous-marin de poche (à gauche).
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