Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un campus des métiers pour la rentrée ?
Brisant les codes de l’Éducation nationale, une structure d’un nouveau genre alliant connaissances et pratique, complémentaire au lycée agricole de Saint-Maximin, doit voir le jour à Brignoles
Les élus de l’agglomération Provence verte ont donné leur feu vert à un projet de création d’un « Campus des métiers de l’agriculture, de l’alimentation, de la biodiversité et des nouveaux services à la personne ». Une dénomination volontairement large, conforme aux aspirations du territoire et aux ambitions de celui-ci. L’établissement se situerait à Brignoles et sera complémentaire au lycée agricole Provence verte de SaintMaximin. « La commune de Brignoles, sur laquelle de très nombreuses entreprises liées à la filière sont installées ou en cours d’implantation représente la localisation la plus adaptée à la fois en raison de cet environnement économique, mais aussi en raison du bassin de population concerné par les opportunités de formations et l’utilisation des services proposés par ce campus », a expliqué le rapporteur, Jacques Paul, par ailleurs maire de La Celle.
« Aller plus haut »
Pour sa réalisation, le campus nécessiterait une large surface de terrain pour l’activité agricole, « à l’est » de la commune. « Environ 10 à 12 hectares, pour un hectare de construction », propose Christian Brayer, chef d’établissement du lycée privé de Saint-Maximin. Le bâti servirait à l’apprentissage des métiers agricoles, tous publics confondus (jeunes, adultes, formation continue). Des solutions d’hébergements pour les jeunes, les étudiants, mais aussi les per- sonnes âgées, seront proposés. Les personnes âgées ? Bien sûr, une sorte de maison de retraite : un service répondant à un besoin du territoire. À ce stade du dossier, « on peut travailler sur de nombreuses pistes », comme la création d’un abattoir faisant « diminuer le temps et le coût de transports des vian- des. Les éleveurs pourraient vendre directement des côtelettes. » Autre idée : la création d’une pépinière d’entreprises pour que les jeunes, aidés de tuteurs, puissent inventer de nouvelles filières. « L’idée du campus, c’est de passer d’une voiture de quelques chevaux à une Formule 1, pour aller plus haut », compare M. Brayer. Tous les acteurs économiques sont attendus en tant que partenaires : le Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (Cerpam), AgribioVar, MiiMOSA, une plateforme de financement participatif de projets agricoles, Safi, une association développant l’économie solidaire, l’Union patronale du Var, « intéressée pour la formation continue », la chambre d’agriculture, Amap, le cluster Provence posé, les entreprises de la zone de Nicopolis, etc. Selon le chef d’établissement, ce projet met tout le monde d’accord (public et le privé), répond aux défis de demain, génère des emplois directs et indirects, intègre les enjeux à relever concernant le monde de l’entreprenariat et devrait impulser de la valeur ajoutée aux produits patrimoniaux du terroir : prune de Brignoles, coing de Cotignac, pois chiche de Rougiers, etc. Si le calendrier est tenu, les premiers élèves pourraient faire leur entrée en « septembre 2021 ».