Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
La LPO ferme le centre de sauvegarde de la faune sauvage
« Sans financement de l’État » garanti pour 2019, la Ligue de protection des oiseaux Paca a annoncé hier cette mesure radicale, dénonçant un manque de soutien et de reconnaissance
La Ligue de protection des oiseaux (LPO) Paca, dont le siège est à Hyères, a annoncé hier la fermeture du centre de sauvegarde de la faune sauvage de la région Paca, situé à Buoux, dans le Vaucluse. Cette décision, effective immédiatement, est directement liée à l’absence d’engagement de l’État pour le financement du budget 2019. Jusqu’à l’année dernière, l’État apportait 7 % du budget de fonctionnement du centre de sauvegarde, soit 9 000 euros sur un budget total de 120 000 euros. « C’est un montant dérisoire qui n’est même plus garanti en 2019, commente Benjamin Kabouche, directeur de la LPO Paca. Nous ne sommes pas prioritaires, l’État verra au deuxième semestre s’il reste des financements pour nous. » En l’absence de garanties sur la participation de l’État au budget 2019, les responsables de la LPO ont donc pris la décision de fermer le centre, en regrettant amèrement « le manque de soutien de l’État » . Ils évoquent « un coup dur pour les défenseurs des animaux qui ont alerté les politiques publiques depuis des années sur la précarité financière de ce centre » .
animaux soignés par an
Crée en 2000 et géré par la LPO depuis 2006, ce centre prend en charge, chaque année, près de 1 500 oiseaux et petits mammifères sauvages victimes des activités humaines : collisions avec des véhicules, des lignes haute tension ou des baies vitrées, dénichages, empoisonnements, tirs illégaux… « La faune sauvage est sous la responsabilité des pouvoirs publics, rappelle Benjamin Kabouche. Mais ce sont les citoyens et vétérinaires bénévoles ainsi que deux salariés de la LPO Paca qui assuraient jusqu’à présent la prise en charge effective des animaux blessés et recueillis. » En plus de la récupération, du transport, des soins et de la convalescence de la faune sauvage, le centre de Buoux assurait un accueil téléphonique destiné à informer le public sur la con- duite à tenir quand on trouve un animal blessé.
Plus de appels chaque année
Il répondait à plus de 10 000 appels chaque année. Un programme de conservation de la faune sauvage, incluant suivis scientifiques, veilles sanitaires ou accueil de chercheurs était également en place. Rappelant qu’il est interdit de détenir et de transporter des espèces animales sauvages sans agrément, la LPO invite désormais « les découvreurs » d’animaux à contacter les services publics en charge de la faune sauvage (lire ci-contre). « Il appartient désormais aux préfets des départements, à l’agence française de la biodiversité ainsi qu’à l’office national de la chasse et de la faune sauvage de réceptionner les appels, de prendre en charge l’acheminement et