Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vendanges : les vignerons retrouvent enfin le sourire

Ils sont unanimes : prévue fin août début septembre, la récolte s’annonce sous les meilleurs auspices. Malgré la canicule de juillet, la quantité et la qualité seront au rendez-vous

- J. J.

La brise de l’après-midi joue le rôle d’un ventilateu­r : elle rafraîchit la colline, lui apporte un peu d’air. En cette mi-août, la canicule a laissé la place à une forte températur­e. Seuls les endroits ombragés sont accueillan­ts. C’est pourtant dans la chaleur ambiante, sous le solide cagnard des vacances que se peaufine la récolte du vignoble dracénois. Les vignes sont vertes, les raisins commencent à mûrir et la vendange est pour l’instant annoncée dans le courant de la dernière semaine d’août, voire la première de septembre. Précoces ? Non, plutôt tardives avec une petite semaine de retard. Ce qui n’a pas grande importance si l’on compare le futur millésime au précédent. Lequel fut calamiteux, certains domaines laissant le raisin sur pied tant les grappes avaient été dégradées par les maladies. L’an dernier, il avait beaucoup plu. Cet été en revanche, la pluie n’a fait que quelques rares apparition­s. Ce contexte aura-t-il une incidence positive sur les futurs crus de la sous-préfecture ? Les vignerons sont affirmatif­s : la récolte sera de qualité et la quantité honorable. Une bonne nouvelle pour ces domaines et châteaux, acteurs majeurs de l’économie locale.

De belles sorties de grappes

Pas de stress sur la route des Nourradons : l’optimisme est de rigueur au château Saint-Esprit (1), fief de la famille Crocé-Spinelli depuis quatre génération­s. « Rien à voir avec l’an dernier, confient Richard Crocé-Spinelli, le propriétai­re des lieux, et sa fille Mathilde, oenologue. Nous avions perdu 30 % de la récolte. Cette année, il y a de belles sorties de grappes, beaucoup de raisins, la récolte devrait être bonne. Nous aimerions avoir une petite pluie ce mois-ci, ce serait l’idéal. Les vendanges devraient avoir lieu avec une semaine de retard, vers le 1er septembre pour les Rolle ». Le château Saint-Esprit réalise des vendanges mécaniques durant la nuit et à la main pour ses vins rouges et blancs haut de gamme. «De fait, les vendanges à la main sont faîtes avec l’aide d’amis et de connaissan­ces », explique Richard. Quant aux sangliers, les petites bêtes se tiennent tranquille­s. «Iln’yenapas trop cette année. D’ailleurs ici, nous sommes dans un secteur urbanisé, ce qui les empêche de venir » .Ce qui explique aussi que les parcelles ne sont pas protégées par des clôtures électrique­s. « Mais on peut appeler la société de chasse de Draguignan pour organiser une battue si, éventuelle­ment, les sangliers causent des dégâts trop importants », conclut Richard. Dans sa quête du bio – c’est sa première année de reconversi­on – le domaine de 13 hectares et demi produit 70 % de rosés, 20 % de rouges et 10 % de blancs.

Vendanges manuelles à Rabiega

Sur la colline d’en face, Rabiega (2) est aux anges ! Et ses cépages aussi. Avec onze hectares, le domaine voue un culte aux rouges de garde dont il réserve à la moitié de sa production. 5 % sont consacrés aux blancs et 45 % aux vins rosés. Arrivant au terme de sa reconversi­on en bio – il le sera effectivem­ent pour les vendanges de 2020 – ce vignoble assez ancien a été en partie replanté. « Créé par Christiane Rabiega dans les années soixante, ce domaine a été racheté par le gouverneme­nt suédois en 1980 et un laboratoir­e pour les vins rouges a été mis en place, précise Christelle Martin, responsabl­e commercial­e caveau. En 2000, la propriété a été vendue à des Suédois, puis en 2014 à la famille Tanchou, dont la fille a repris l’exploitati­on. Elle a relancé la reconversi­on en bio et a restructur­é entièremen­t le vignoble ». À Rabiega, les vendanges sont attendues avec impatience. « Elles seront très belles. Les raisins sont très sains. La pluie serait la bienvenue, mais s’il ne pleut pas ce ne sera pas préjudicia­ble à la qualité et à la quantité. Nous ne serons pas dans un calendrier classique : la récolte démarrera fin août ou début septembre. Pour les rouges nous attendrons jusqu’à fin septembre lorsqu’ils seront arrivés à leur pleine maturité ». Pratiquant des vendanges manuelles, Rabiega fait appel à des prestatair­es. « Les raisins sont mis en caissettes et leur intégrité est préservée. La récolte a lieu très tôt le matin et concerne une dizaine de personnes» , précise Christelle Martin. Protégées par une clôture électrique, les parcelles de vignes ne sont pas trop touchées par les sangliers.

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(Photos J. J.) Mathilde Crocé-Spinelli, oenologue au château Saint-Esprit... Et Nazca.
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Christelle Martin, responsabl­e commercial­e caveau au domaine Rabiega.

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