Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Au Soudan un accord historique vers un pouvoir civil
Les militaires au pouvoir et les meneurs de la contestation ont signé hier un accord historique qui ouvre la voie à un transfert du pouvoir aux civils au Soudan, où la population espère désormais davantage de liberté et une vie meilleure. L’accord a été signé par Mohammed Hamdan Daglo, n°2 du Conseil militaire, aux commandes du pays depuis la destitution du président Omar el-Béchir en avril, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, en présence de chefs d’États, de Premiers ministres et d’autres dignitaires étrangers.
Huit mois de contestation
La signature des documents définissant les 39 mois de transition à venir a été accueillie par des applaudissements nourris. Si le chemin vers la démocratie risque encore d’être long, ce texte, conclu à la faveur d’une médiation de l’Ethiopie et de l’Union africaine, a donné lieu à des célébrations dans la capitale. Il met fin à près de huit mois d’un mouvement de contestation inédit qui a mené à la chute d’Omar elBéchir, resté 30 ans au pouvoir, avant de se retourner contre le Conseil militaire. Le jour de la signature devait aussi être celui de l’ouverture du procès de l’exprésident Béchir, inculpé pour corruption, mais elle a été repoussée sine die. Vendredi, Amnesty International a averti contre la possibilité pour ce dernier d’échapper à un procès devant la Cour pénale internationale, qui a émis contre lui deux mandats d’arrêt notamment pour génocide au Darfour.