Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Luc Arborgast, un artiste mystique et envoûtant
Samedi soir, le contre-ténor a pris possession du Jardin Suau. Seul sur scène il a su séduire son public, passant d’un instrument à l’autre tout en chantant dans quatre langues différentes
p eine dix minutes avant de monter sur scène, Luc Arbogast traînait son crâne rasé et ses tatouages au pied de la scène du Jardin Suau, entre la buvette et la régie. Le temps pour lui de profiter de la première partie Trybu et les A Cordés, par la compagnie des Monts rieurs. Un groupe aux inspirations variées, pouvant aussi bien tutoyer la culture celte que les rivages de la Méditerranée, avec ses flûtes, cornemuses et percussion associées aux instruments à cordes. De quoi faire monter l’ambiance et mettre dans le bain les plus de six cents personnes qui avaient fait le déplacement pour ce concert.
Seul sur scène et engagé
Vers 22 heures, Luc Arbogast est donc monté sur scène. Seul. Mais le golgoth occupe l’espace, jonglant entre ses différents instruments, aussi facilement qu’il passe d’une langue à l’autre dans ses textes. Ce contre-ténor oscille avec une facilité déconcertante entre les graves et les aigus, proposant ainsi voyage mystique. Un univers pour initiés, qui peut surprendre les simples curieux au premier abord. Sa musique n’est pas forcément accessible, mais il faut reconnaître le talent et la démarche artistique. Connu du grand public après son passage dans le télécrochet The Voice, le chanteur a expliqué : « J’ai fait le choix de pouvoir offrir une certaine protection à mes enfants, excusez-moi ». Avant de pointer du doigt ceux qui l’ont « mal regardé dans le milieu médiéval ». Tout en s’émancipant de sa période télé, notamment avec l’un de ses seuls morceaux en français, il a su captiver son public, malgré quelques contraintes techniques. Il a également pu s’appuyer sur la performance d’un artiste jongleur de feu. Une parenthèse enchantée dans ce concert, mêlant poésie et virtuosité.