Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Italie : pour kg de sable deux Français risquent jusqu’à six ans de prison Manifestation monstre dans le calme à Hong Kong
Un couple de Français a été arrêté en Sardaigne pour avoir tenté de rapporter chez eux quelque 40 kilos de sable blanc, révèle le Corriere della Sera. Les deux touristes ont été arrêtés au moment de l’embarquement sur un ferry au départ de Porto Torres et à destination de Toulon. C’est en ouvrant le coffre du véhicule que les agents de la Guarda Finanzia, la police italienne chargée de la répression des trafics, ont découvert 14 bouteilles en plastique remplies à ras bord. Le sable avait été prélevé sur la plage de Chia, située au sud de l’île italienne. Les deux Français ont bien essayé de se justifier, arguant qu’ils voulaient emporter un souvenir de l’île et qu’en aucun cas ils n’étaient au courant que cela pouvait constituer un délit. En vain. Ils sont maintenant poursuivis pour « vol avec circonstance aggravante ». La peine pour ce type de délit peut aller de 1 à 6 ans d’emprisonnement. La Sardaigne est en proie depuis quelques années à des vols de « souvenirs naturels » comme le sable, les galets ou encore les coquillages. Un véritable commerce illégal existe sur Internet. Sur les réseaux sociaux, les locaux dénoncent le phénomène et appellent à plus de contrôles, ainsi qu’au durcissement des sanctions. Il s’agit de la plus grosse manifestation à Hong Kong depuis des semaines. Des centaines de milliers de manifestants pro-démocratie ont envahi hier les rues de la péninsule, bravant la police et des trombes d’eau pour montrer que leur mouvement reste populaire en dépit des violences et des menaces d’intervention de Pékin. La mobilisation qui a débuté en juin, d’une ampleur sans précédent dans l’ex-colonie britannique, avait vu son image ternie cette semaine par des scènes de violences après cinq jours de sit-in dans l’aéroport. Pour couper court aux accusations de « terrorisme » qui ont émané du gouvernement central chinois, un appel à un rassemblement « rationnel et non violent » pour aujourd’hui avait été lancé par le Front civil des droits de l’homme (FCDH). Selon cette organisation, plus de 1,7 million de personnes ont finalement défilé. La police a de son côté estimé à 128 000 le nombre des personnes ayant participé à la manifestation autorisée dans un parc de la ville, sans compter celles massées dans les nombreuses rues avoisinantes. En début d’après-midi, la foule s’était d’abord massée sous une pluie battante dans le Parc Victoria, au coeur de l’île de Hong Kong, formant une mer de parapluies multicolores. Les manifestants ont ensuite défilé en direction du quartier d’Admiralty, plus à l’ouest, bravant l’interdiction de la police qui n’avait autorisé qu’un rassemblement statique dans le parc. Et encore tard hier soir, des centaines de manifestants masqués tournaient autour du siège du gouvernement, scandant « Reprenons Hong Kong, révolution de notre temps ».
Radicalisation croissante
Nombre de militants avaient pour mot d’ordre la dénonciation des violences policières. D’autres reconnaissaient une hausse de la violence dans les rangs des contestataires, les manifestations dégénérant de plus en plus souvent en heurts entre la police et des éléments radicaux n’hésitant plus à lancer des pierres ou des cocktails Molotov, et à utiliser des frondes. Plus de 700 personnes ont été arrêtées depuis deux mois. La région semi-autonome, qui est un centre de la finance mondiale, traverse depuis début juin sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes pour demander, notamment, le suffrage universel. Le mouvement a très peu obtenu de l’exécutif hongkongais proPékin, hormis la suspension du texte autorisant les extraditions vers la Chine continentale, qui a mis le feu aux poudres. Cela a poussé le mouvement vers un durcissement, comme l’a illustré la semaine dernière le blocage de l’aéroport de Hong Kong. D’où les avertissements de plus en plus cinglants du pouvoir central chinois, qui a assimilé les manifestants à des « terroristes » et menacé d’intervenir dans le territoire.