Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Fréjus : une plongée dans la peau d’un scaphandrier
Cet été, avec l’École nationale des scaphandriers, glissez-vous dans la peau d’un scaphandrier et vivez l’aventure de la plongée industrielle avec des professionnels
Il y a quatre ans, l’École nationale des scaphandriers (ENS) innovait en proposant, pour la première fois en France, des baptêmes de scaphandrier en casque et en narguilé (le tuyau pneumatique flexible alimentant le scaphandrier en air). Monsieur et Madame tout le monde pouvaient ainsi vivre, l’instant d’une matinée, la vie d’un scaphandrier professionnel en s’immergeant équipé d’un casque de plongée alimenté en gaz respiratoire par un narguilé, comme Tintin. Quelques mois plus tard, l’école lançait le premier « Escape game subaquatique» au monde pour ces élèves scaphandriers en fin de formation. Puis en 2017, l’École nationale des scaphandriers allait quitter Saint-Mandrier pour s’installer à Fréjus.
Une école unique en Europe
Dès lors, profitant du contexte exceptionnel offert par l’environnement de la région de l’Estérel, l’école prend un essor considérable pour devenir très rapidement la première de France. Elle accueille aujourd’hui des stagiaires qui viennent du monde entier. Il n’existe qu’une vingtaine d’écoles de ce type dans le monde, dont cinq francophones... « À Fréjus et à Saint-Raphaël, nous disposons de quatre plateaux techniques uniques permettant d’apprendre le métier de plongeur professionnel dans des conditions optimales. Les stagiaires y sont formés en mer, dans les eaux troubles d’un fleuve avec du courant, en bassins d’eau douce, d’eau de mer et d’eaux polluées, sur deux émissaires (canal qui sert à vider un lac, un bassin, NDLR), dans trois ports, en lac avec une nouvelle barge de plongée et sur trois ouvrages d’art (un pont et deux barrages), explique Jérôme Vincent, le directeur de l’ENS. Ainsi, le plateau technique de l’école, associé à la variété des mises en situations professionnelles et des sites d’entraînements, devient de très loin le meilleur et le plus complet d’Europe ». Forte de ces nouvelles installations, l’école, désormais devenue internationale, innove une nouvelle fois et propose des initiations uniques au monde destinées au grand public. En effet, le site du Dramont, face aux plages du Débarquement de Provence, est le seul endroit où l’on peut s’adonner à cette découverte. Il s’agit, cette fois-ci, de tester le métier de plongeur professionnel en effectuant une plongée de scaphandrier avec une nouveauté : la descente en bulle de plongée, comme sur les plates-formes pétrolières !
Des cosmonautes d’un autre temps
Cette plongée, exceptionnelle mais sans danger, est proposée au public à partir de 15 ans. Nul besoin d’être plongeur ni même de savoir nager, les débutants sont acceptés. Aucune condition particulière n’est requise. Les candidats scaphandriers sont encadrés par trois instructeurs, tous scaphandriers professionnels. Mise en place au début de l’été, cette nouvelle offre a fait fureur et toutes les places ont été prises d’assaut en quelques jours. Face à ce succès, l’ENS a planifié quatre sessions supplémentaires, les quatre dernières, les samedis 24 et 31 août. Pour 250 euros, une demi-journée durant, vous découvrirez la vie de ces travailleurs de l’extrême. La matinée commence par la présentation de ce métier hors normes en salle de briefing, suivie d’un transfert en navette vers la barge de plongée et ses installations. Après quelques dernières recommandations et un équipement minutieux, vous prendrez place à bord de la bulle de plongée pour une descente vers les « abysses » (7 mètres). Arrivé au fond, vous sortirez de cet ascenseur sous-marin, revêtu de votre casque connecté à sa combinaison et, tel un astronaute quittant la station spatiale, vous évoluerez sur un chantier sousmarin pour y découvrir une grande variété de travaux subaquatiques. Trente minutes de plongée plus tard, retour vers la bulle puis vers la surface, chargé de souvenirs inoubliables !