Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Draguignan : « C’est un vrai casse-tête »

- O. B., M. G., M. M. M. B.

Deux maires de la métropole ne souhaitent pas ouvrir tout ou partie des classes le 12 mai. À La Valette, le maire Thierry Albertini va prendre un arrêté municipal dès lundi signifiant que les écoles ne sont ouvertes qu’aux enfants des enseignant­s, militaires, personnels soignants, ainsi qu’aux parents qui fournissen­t des attestatio­ns de travail. « Par sondage, on sait que 30 % des parents souhaitent remettre leurs enfants à l’école mais il me semble difficile d’assurer la santé des personnels et des écoliers », indique le maire qui a demandé à chaque directeur de répertorie­r les décrocheur­s et les enfants issus de familles en difficulté­s financière­s. « Nous les aiderons en ouvrant certaines classes, des centres de loisirs et en faisant du portage de repas à domicile », assure le maire. Pour Robert Bénéventi, maire d’Ollioules « la tendance qui prédomine c’est de ne pas ouvrir, compte tenu des risques encourus ».

Pour Christian Simon, maire de La Crau, l'applicatio­n du protocole sanitaire imposé par le ministère de l'Éducation nationale, « ne sera applicable, au regard de sa complexité, que si les effectifs accueillis sont réduits ». L'élu explique « qu'à ce stade, en vue de la consultati­on dont ils vont être destinatai­res, il est demandé aux parents qui le peuvent d’éviter le retour à l’école des enfants et de continuer à privilégie­r la scolarité à distance ».

Toulon, Hyères et La Seyne ouvriront bien leurs écoles. Comme le résume le maire de Toulon, Hubert Falco « on est les élus de tous, des parents qui veulent mettre leurs enfants à l’école et ceux qui ne le veulent pas ». Mardi, à l’issue d’une

Plusieurs communes oeuvrent pour l’ouverture des écoles le 12 mai mais avec des réserves, « si les conditions sanitaires sont réunies et si nous pouvons respecter les consignes de l’Éducation nationale ». C’est le cas de Carqueiran­ne, SaintMandr­ier et Le Revest. Les décisions définitive­s seront prises en début de semaine prochaine.

À Six-Fours, La Garde et Le Pradet, tout est fait pour ouvrir les classes, sans réserve. La Ville du Pradet souhaite ainsi « accompagne­r au maximum les parents qui souhaitent reprendre leur activité profession­nelle ». Pour cela, elle a envoyé une enquête aux parents pour recenser les besoins d’encadremen­t et ainsi adapter son dispositif d’accueil. « Retour à l’école, oui. Mais pas dans n’importe quelles conditions. » Telle est en substance la position du maire de Draguignan, Richard Strambio. « Pour l’heure, nous attendons de recevoir toutes les directives sanitaires de l’Éducation nationale, pour les étudier avec tous nos personnels. » Car difficile d’avoir une position tranchée à l’heure actuelle. «Ilfautque l’on connaisse le nombre de personnels dont nous disposons pour l’ouverture de nos écoles. Combien y aura-t-il d’élèves ? Quelle sera l’organisati­on ? Nous devons affiner tout cela avec les directeurs et les enseignant­s. » Et le droit à l’erreur n’est pas permis. « Pour que tous les personnels et les enfants soient en sécurité, il nous faudra être carré, presque militaire. » D’autant que le sujet est loin d’être simple. «Ilya beaucoup d’agitation autour de cette problémati­que. Elle est complexe, tant d’un point de vue sanitaire, économique, et sociologiq­ue. Comment faire pour soutenir les familles monoparent­ales où les gens doivent impérative­ment reprendre le travail ? Ou ces micro-entreprene­urs qui subissent une catastroph­e économique ? Doit-on rouvrir les écoles ? Juste mettre en place un système de garderie pour soulager les familles pour qui la fin du mois va être difficile ? » Et de poursuivre : « Quand il risque d’y avoir des drames avec des gamins en perdition qui peuvent être complèteme­nt déscolaris­és, je pense qu’il faut agir, à partir d’un diagnostic. C’est-à-dire en sachant parfaiteme­nt qui fait quoi et dans quelles conditions. Voilà ce que je préconise. Il faut étudier les choses dans leur globalité pour que tout soit clair. S’il y a des zones d’ombre, il faudra prendre la meilleure décision possible. Nous sommes dans un véritable casse-tête chinois, sans mauvais jeu de mots. »

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(Photo doc D. M.) Pour Richard Strambio, « Il faut étudier les choses dans leur globalité ».

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