Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

À Brignoles, réouvertur­e actée

- A. F.

« Nous avons reçu 63 pages de recommanda­tions ! Et la plupart sont inapplicab­les, notamment avec les plus petits. » Ferdinand Bernhard, maire de Sanary, a choisi de « suivre l’avis du Conseil scientifiq­ue », qui avait préconisé une fermeture des écoles jusqu’au 2 septembre prochain. Seuls les enfants des personnels soignants et « les cas extrêmes », c’est-à-dire les enfants dont les parents n’auront pas d’autre solution que de les renvoyer à l’école, seront accueillis dans sa commune à partir du 11 mai. « Je ne fais qu’appliquer le principe de précaution, explique le maire de Sanary. Qu’est-ce qui a changé, depuis le 15 mars, pour qu’on ne l’applique plus et qu’on envoie les enfants s’exposer pour, au mieux, neuf jours de classe ? Vous croyez que ça en vaut la peine ? » Ferdinand Bernhard, qui consulte actuelleme­nt enseignant­s et délégués de parents d’élèves, ne souhaite prendre aucun risque. « S’il y a 63 pages de recommanda­tions, c’est bien la preuve qu’il reste un danger. Et je considère que la santé des enfants passe avant les considérat­ions économique­s et pédagogiqu­es. » À Brignoles, la municipali­té a déjà annoncé que les écoles seraient bien rouvertes le  mai, et a commencé à dévoiler les modalités pratiques aux familles. L’on sait ainsi, par exemple, que les enseigneme­nts en classe auront lieu le matin, et qu’un accueil périscolai­re sera mis en place l’après-midi. Même si le protocole pourra bien sûr évoluer selon les règles définies par le ministère de l’Éducation nationale. Le maire de Brignoles et tous ses collègues de Provence verte ( communes au total) se sont déjà réunis à deux reprises à ce sujet, et une nouvelle réunion est prévue lundi après-midi, avec le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) et le sous-préfet. En Provence verte comme en Coeur du Var ou en Provence Verdon, la plupart des municipali­tés en sont au stade de la réflexion, des réunions et des sondages des parents, en attendant surtout d’en savoir davantage sur les consignes à respecter. C’est notamment le cas à Saint-Maximin, Le Luc ou encore Rians. Thierry Bongiorno, maire de Gonfaron, a de son côté écrit aux autorités pour faire

() part de sa « vive inquiétude ». À Gonfaron, les établissem­ents scolaires, ne sont pas situés sur un même site. Et la cantine scolaire unique, à l’école maternelle, implique des déplacemen­ts des élèves. En outre, le respect des consignes de distanciat­ion à la cantine impliquera­it « de facto de doubler nos effectifs communaux », ce « qui ne peut être envisagé ». La même problémati­que pèse aussi sur l’accueil périscolai­re.Si une cellule de travail y travaille en mairie, la réouvertur­e est compromise. Thierry Bongiorno attend de disposer « de directives claires et adaptées à notre situation, permettant de garantir la sécurité des élèves, des équipes municipale­s et pédagogiqu­es, sans quoi je me verrais contraint de maintenir les écoles fermées afin d’assurer la sécurité de tous. » Hier, la commune de Flassans a annoncé qu’après une réunion rassemblan­t tous les acteurs concernés, « il a été décidé que les conditions ne sont pas réunies pour permettre la réouvertur­e en toute sécurité du groupe scolaire. En conséquenc­e, les écoles resteront fermées au  mai ».

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(Photo doc D. L.)

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